Jessica Rabbit au cinéma : Gary K. Wolf réinvente son héroïne

Le film live-action Jessica Rabbit prévoit d'explorer la jeunesse de Jessica Krupnick, bien loin de l’univers cartoon de Qui veut la peau de Roger Rabbit.

Un retour inattendu pour Jessica Rabbit

Après plusieurs années d’attente et de spéculations, Gary K. Wolf, l’auteur des romans à l’origine de Qui veut la peau de Roger Rabbit, dévoile son intention de lancer un tout nouveau projet : un film en live-action centré sur Jessica Rabbit. Désormais détenteur des droits sur ses propres personnages, l’écrivain souhaite adapter au cinéma le récit issu de son ouvrage Jessica Rabbit: XERIOUS Business, paru en 2022. Ce roman s’attarde sur la genèse d’un personnage iconique, bien avant qu’elle ne devienne la star sulfureuse connue du grand public.

Un pari risqué pour une icône singulière

La démarche intrigue, mais suscite déjà des interrogations. D’une part, le projet s’inscrit dans la tendance actuelle des « origin stories » revisitées et adaptées à l’écran ; d’autre part, il prend un chemin radicalement différent du film culte de 1988. Dans ce nouvel opus, l’histoire se concentre sur Jessica Krupnick — son identité avant de devenir Jessica Rabbit — dans un univers résolument réaliste, dénué des fameux toons qui faisaient tout le sel du long-métrage original.

Ce choix scénaristique pourrait bien frustrer les inconditionnels du film. Il faut dire que la force de Qui veut la peau de Roger Rabbit reposait sur ce mélange inédit entre animation et prises de vues réelles, mais aussi sur la façon dont Jessica Rabbit fascinait par son mystère et sa rareté à l’écran. Selon certains analystes, vouloir approfondir son passé au détriment du monde cartoon risque de lui faire perdre cette aura unique.

L’essence même du film menacée ?

À vouloir explorer les origines de Toontown ou humaniser à l’excès une figure aussi emblématique, le projet semble courir le risque d’oublier ce qui a fait le succès initial :

• Cohabitation inédite des cartoons classiques (Mickey, Bugs Bunny…).
• Mélange subtil entre humour noir et hommage aux détectives des années 1940.
• Équilibre fragile entre univers réaliste et folie animée.

Or, ces ingrédients apparaissent aujourd’hui pratiquement impossibles à reproduire dans le contexte actuel où les droits d’exploitation se sont fragmentés entre différents studios.

L’avis partagé d’un créateur lui-même dubitatif

Même du côté de Gary K. Wolf, la prudence est palpable. Certes, il confie que ce projet est celui « le plus avancé actuellement », mais il reconnaît implicitement la difficulté à raviver la magie sans trahir l’ADN du classique. Le paradoxe demeure : offrir un nouvel éclairage sur une héroïne adulée au risque de décevoir ceux qui espéraient retrouver la folie douce des toons. Une équation loin d’être résolue…