Japon : le mont Fuji dans un “état critique”
Depuis 2011 et le tremblement de terre qui avait conduit à la catastrophe de Fukushima, le mont Fuji présente un fort "potentiel d'éruption"
C’est une étude franco-japonaise qui l’affirme : le mont Fuji, point culminant du Japon (3 776 mètres), est dans un “état critique”. Le 11 mars 2011, quand le tremblement de terre s’est produit à Tohoku, il n’a pas seulement préparé, avec le tsunami qui s’en est suivi, la catastrophe nucléaire de Fukushima. Il a également mis sous pression le volcan, toujours actif.
Le 4 juillet, une étude franco-japonaise publiée dans la revue Science révèle que “le grand tremblement de terre”, comme le surnomment les japonais, a déclenché cette mise sous pression. Pour autant, Florent Brenguier, chercheur à l’institut des sciences de la Terre, et qui co-signe cette étude, relativise : “Nos travaux ne disent pas que le volcan va entrer en éruption. Mais ils montrent qu’il se trouve dans un état critique”.
Mont Fuji : une première mondiale pour lire dans son cœur
Grâce aux quelque 800 appareils de mesure disséminés dans le pays, les chercheurs ont pu réaliser une sorte d’échographie du volcan. Florent Brenguier explique pourquoi le séisme de 2011 a fragilisé le Fuji, inscrit depuis 2014 à l’UNESCO : “Les ondes sismiques se propagent très loin : elles font plusieurs fois le tour de la Terre. En se déplaçant, elles font vibrer la croûte terrestre et ce phénomène, comme une onde de choc, fracture ou fissure la roche”.
Le scientifique précise que le Fuji “est aujourd’hui dans un état de pression tel qu’il présente un potentiel d’éruption important. Le risque est clairement accru”. Si la dernière grande éruption de ce lieu mythique date de 1707, une prochaine menacerait le Grand Tokyo et ses 37 millions d’habitants.