Italie : Démantèlement d’un réseau de fraude aux subventions de l’UE, 22 interpellations
Une large opération en Italie a permis l'arrestation de 22 individus suspectés de frauder les fonds européens, détournant ainsi plusieurs centaines de millions d'euros par le biais d'une escroquerie habile. Comment cette arnaque a-t-elle pu être déjouée ?
Tl;dr
- Autorités italiennes arrêtent 22 personnes pour fraude présumée aux subventions.
- Saisie d’actifs d’une valeur de plus de 600 millions d’euros.
- Stratagèmes liés aux programmes de relance COVID-19 et de rénovation énergétique.
- Menée avec le Bureau du procureur général européen (BPGE).
Opération anti-fraude en Italie
Pour la première fois, nous assistons à une action d’envergure des autorités italiennes suite à des soupçons de fraude massive aux fonds de subventions italiens et européens: 22 personnes arrêtées et des biens de grande valeur saisis.
Des programmes de relance détournés
Les fraudes présumées concernent le fonds de relance mis en place par l’UE pour faire face à la crise sanitaire du COVID et les programmes italiens d’incitation à la rénovation énergétique des logements.
Le groupe opérait dans divers pays de l’Union européenne, et aurait, selon la police financière de Venise, fait usage de stratagèmes sophistiqués pour profiter illégalement de ces subventions.
Une saisie impressionnante
Plus de 600 millions d’euros d’actifs ont été confisqués lors de cette vaste enquête. Parmi les biens saisis figurent des appartements, des villas, des montres Rolex, des produits de la marque Cartier, des voitures de luxe, de la cryptomonnaie et de l’or. Ces perquisitions ont également touché le territoire roumain.
Il est aussi à noter que trois arrestations ont eu lieu en Slovaquie, deux en Autriche et dix-sept en Italie.
Une affaire qui interpelle
Cette affaire souligne l’ampleur du détournement des subventions publiques italiennes et européennes. Rome a bénéficié jusqu’ici de près de 102 milliards d’euros d’aides de l’UE liées à la pandémie et attend encore plus de 90 milliards d’euros d’ici 2026.
Selon la police, les suspects utilisaient des sociétés écran pour monter des projets fictifs, s’emparer de subventions, puis blanchir ces fonds par l’intermédiaire de serveurs « cloud » dans des pays sans accord de coopération avec l’Italie.
Cette enquête a été réalisée en collaboration avec le Bureau du procureur général européen (BPGE). Le BPGE, chargé de lutter contre la fraude financière dans l’UE, avait indiqué dans son rapport de février dernier être en train de mener près de 1.927 enquêtes pour environ 19,2 milliards d’euros de fraude présumée. Plus de 600 enquêtes ont été initiées en Italie.