Istanbul : nouveau regain de tensions politiques
A la suite d'un coup de filet ayant permis l’arrestation des fils de 3 ministres, le chef de la police d’Istanbul a été limogé.
Arrestations contre destitutions. Depuis deux jours, la Turquie est de nouveau en proie à une lutte pour le pouvoir sans merci. Mardi, un coup de filet permet l’arrestation de 52 personnes visées par une enquête anti-corruption. Parmi elles, les fils de 3 ministres prisés du gouvernement du Premier ministre Erdogan, ainsi que des hommes d’affaires de premier plan et des responsables locaux.
Ce jeudi, le responsable de la police d’Istanbul, ayant commandité ce coup de filet, a été démis de ses fonctions, comme plusieurs autres haut-gradés. Mercredi, le Premier ministre avait déclaré à la presse que l’enquête anti-corruption en cours n’était autre qu’une “manœuvre” destinée à faire du tort à son gouvernement. “Alors que nous nous battons pour faire de la Turquie l’un des dix premiers pays du monde, certains cherchent à bloquer notre progression”, a-t-il asséné faisant notamment référence aux manifestations contre le pouvoir qui ont secoué le pays en mai et juin dernier.
Lutte pour le pouvoir en Turquie
En écho aux accusations portées par Erdogan à l’encontre des services policiers, son vice Premier ministre, Bülent Arenc, a quant à lui déclaré que le coup de filet était en réalité une “opération planifiée qui a pris le tour d’une guerre psychologique visant à salir le gouvernement”.
Les responsables policiers ont été limogés pour abus de pouvoir, tandis que la lutte d’influence entre Erdogan et le prédicateur musulman Fetthulah Güllen, exilé aux Etats-Unis, s’intensifie. Appartenant tous deux au même courant islamo-conservateur, ils entretiennent néanmoins des divergences d’opinion de plus en plus importantes.
Le Premier ministre, en place depuis 2002, est activement contesté depuis des mois pour sa dérive autocratique.