« Insoutenable » : procès à Paris d’un enseignant pour abus sexuels sur mineurs en Malaisie
L'homme est jugé pour des abus sexuels perpétrés entre 2014 et 2017 sur 25 enfants, alors qu'il était expatrié à Singapour.
Depuis le vendredi 3 novembre, un professeur de français est devant la cour criminelle départementale (CCD) de Paris pour des abus sexuels commis sur 25 enfants malaisiens entre 2014 et 2017.
Pas moins de 100 000 photos et vidéos de faits qui lui sont reprochés ont été découverts par les enquêteurs, des faits commis quand il était expatrié à Singapour.
Des pratiques consignées « comme un archiviste »
Le président de la cour a évoqué des ébats filmés en toutes circonstances, décrits dans des carnets « comme un archiviste », « sans aucune émotion ».
Lundi, l’homme a tenté de minimiser son rôle, affirmant que « la vulnérabilité » des victimes âgées de 10 à 17 ans « n’était pas apparente ». Un accusé qui assure : « Devant moi, les garçons étaient d’une contenance incroyable. C’était des bagarreurs ».
« Je m’imaginais des garçons indestructibles »
Âgé de 55 ans, l’homme enseignait le français à Singapour et est soupçonné d’avoir abusé d’au moins une cinquantaine d’enfants en Asie du Sud-Est entre le début des années 1990 et son interpellation en flagrant délit à Bangkok début 2019.
Il persévère : « Je m’imaginais que ces garçons étaient indestructibles sur le plan émotionnel ». Après un silence, il poursuit : « Je m’imaginais – à tort – que ces garçons étaient indestructibles ».
En ce qui concerne le consentement, il expose : « Je leur donnais rendez-vous à mon hôtel dix minutes plus tard… Ça leur permettait de pouvoir changer d’avis. D’ailleurs, on m’a posé des lapins ». Il soutient ainsi qu’ainsi, ils « avaient toujours le choix ».
« Des contenus particulièrement écœurants »
Au premier jour du procès, Véronique Béchu qui est à la tête du groupe contre la pédocriminalité au siège de la police judiciaire à Nanterre, a indiqué que les 5 000 heures de visionnage des vidéos avaient plongé les enquêteurs de son service dans l’horreur : « On visionne des contenus pédocriminels tous les jours, mais ceux-là étaient particulièrement écœurants ».
Après que le président a lu des passages des carnets de l’accusé (lecture qualifiée au préalable d’« insoutenable »), ce dernier a osé avancer : « Avec moi, les enfants ne couraient pas de risques au point de vue de la violence ». Et alors que le président lui oppose que « le viol est d’une violence inouïe », il répond timidement : « Oui, bien sûr ».
Seulement, il souhaite faire la différence entre « violence physique et violence sexuelle » : « Il y a plusieurs degrés de violence et je ne suis pas en haut de l’échelle ». Fin du procès ce 7 novembre.