Infection à staphylocoque doré : vers un nouveau traitement
Parmi les infections nosocomiales susceptibles d'être contractées, celles provoquées par cette bactérie sont particulièrement redoutables. Une équipe franco-américaine croit avoir trouvé ce qui fait sa force et donc, sa faiblesse.
Le staphylocoque doré est vecteur d’une infection tant redoutée par les personnels soignants et les patients. Cette bactérie puise sa force dans les réserves du sujet qu’il investit, et une équipe de chercheurs franco-américaine a découvert de quelle façon.
Grâce à ces travaux, dont nous rendons compte des résultats ci-après, la voie à de nouveaux traitements semble bien ouverte.
Le staphylocoque doré se nourrit de fer
Voici le mécanisme effectué par la bactérie pour nous nuire : en prenant place dans notre corps, elle serait particulièrement friande de notre fer, grâce auquel elle survit et se multiplie. Ce faisant, elle libère deux toxines, LukED et HlgAB,, qui s’ingénient alors à balayer des cellules indispensables à un bon système immunitaires, les granulocytes neutrophiles. Et elles feraient de même avec les globules rouges. D’où un affaiblissement général de l’individu infecté.
Le rapt est résumé par Thomas Henry, l’un des auteurs de l’étude menée par trois équipes de l’Inserm et des chercheurs de la New York University School of Medicine : “Le staphylocoque doré lyse les globules rouges via ces deux toxines pour subvenir à ses besoins en fer. Il le détache de l’hémoglobine”.
L’espoir d’un traitement qui passera par des tests
LukED et HlgAB, les deux toxines, sont selon le chercheur “plus faciles à cibler qu’un récepteur chez l’hôte. En outre, bloquer leur activité permettrait de faire d’une pierre deux coups, en les empêchant de détruire à la fois les neutrophiles et les globules rouges”.
20minutes précise que selon des chiffres publiés par l’OMS, l’infection à staphylocoque doré fait environ 80.000 victimes dans le monde pour 2 millions de cas, et par an. La prochaine étape passera par des tests sur l’homme, qui devraient commencer à la fin de l’année en cours. L’Inserm a d’ores et déjà indiqué dans un communiqué qu’“Un laboratoire développe actuellement deux anticorps monoclonaux dirigés contre six toxines produites par le staphylocoque doré, dont LukED et HlgAB”.