Infection à chlamydia : premiers “résultats encourageants” dans la mise au point d’un vaccin
Certes, son développement n'en est qu'à un stade très préliminaire. Mais cette infection sexuellement transmissible (IST) touche quelque 130 millions de personnes par an dans le monde, et un vaccin est primordial.
Lundi, la revue The Lancet Diseases relayait les résultats de travaux préliminaires sur un vaccin contre la chlamydia, une bactérie responsable de 131 millions d’infections dans le monde chaque année, d’après des estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Estimations seulement car 7 femmes infectées sur 10 ne ressentent aucun symptôme et ne savent pas qu’elles ont contracté cette IST. Si le chemin est encore long avant une éventuelle mise sur le marché, les chercheurs pointent “des résultats encourageants”.
Un essai clinique de phase 1
Un long chemin car l’essai clinique en question n’en est qu’au premier stade. L’étude souligne d’ailleurs que d’autres travaux sont requis afin de “déterminer si la réponse immunitaire provoquée protège efficacement contre l’infection à chlamydia”. Soignée à ce jour grâce à un traitement antibiotique, cette IST est susceptible d’entraîner de graves complications, comme des inflammations pelviennes, des grossesses extra-utérines voire la stérilité. Elle augmente également les risques de contracter d’autres infections, telles la gonorrhée ou celle au VIH.
Le “réel besoin” d’un vaccin
Peter Andersen, de l’institut de recherche Statens Serum au Danemark, rappelle que “vu l’impact de cette épidémie sur la santé des femmes, sur la santé reproductive, sur la santé des enfants en cas de transmission […], le besoin d’un vaccin est réel”.
Deux formulations du vaccin ont été testées sur 35 femmes non infectées. 15 d’entre elles ont reçu l’une de ces formulations, 15 autres ont reçu la seconde. Quant aux 5 dernières, elles ont reçu un placebo. Désormais, les recherches vont se focaliser sur la première formulation, car générant davantage d’anticorps. Helene B. Juel, l’une des scientifiques impliquées, voit désormais plus loin : “Bien que de nombreuses années supplémentaires de recherche soient nécessaires, nous prévoyons de passer au prochain stade, l’étude clinique de phase 2”.