Impôts : Amazon va devoir passer à la caisse en Europe
Visé par une enquête de la Commission européenne, Amazon commencerait à payer ses impôts dans les pays où la firme dégage des revenus.
La pression de l’Union européenne sur les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) est-elle en train de payer ? En guerre ouverte sur les questions de soustractions des obligations fiscales des géants de la Silicon Valley, l’Europe viendrait d’obtenir de la firme Amazon qu’elle paie ses impôts dans chaque pays où elle dégage des revenus.
Fini le Luxembourg pour Amazon
C’est le quotidien financier américain Wall Street Journal qui révèle l’information, confirmée depuis par un porte-parole du groupe. Depuis le premier mai 2015, Amazon calcule ses revenus dégagés en les séparant en fonction de chaque pays européen ou la firme est installée. Jusqu’à maintenant, Amazon centralisait tous ses revenus européens au Luxembourg, pays bien connu pour ses avantages fiscaux.
Amazon aurait commencé à payer des impôts sur ses bénéfices en Allemagne selon le journal allemand Süddeutsche Zeitung. Le groupe a dégagé 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires outre-Rhin sur le dernier exercice, une somme qui représente le plus gros marché hors États-Unis pour le groupe et 12 % de ses ventes mondiales.
Une première victoire pour la Commission européenne
Après la Grande-Bretagne, l’Allemagne est le second pays européen à obtenir qu’Amazon paie ses impôts sur son territoire. Une belle avancée pour la Commission européenne qui a lancé une enquête pour « Aide d’État » de la part des autorités luxembourgeoises en faveur d’Amazon. En France, le géant du e-commerce est visé par un redressement fiscal à hauteur de 250 millions de dollars pour le même motif. Un porte-parole du groupe a tenu à préciser que la décision d’Amazon d’enfin payer ses impôts dans les pays concernés n’avait pas de rapport direct avec la pression de la Commission européenne. « Nous examinons nos structures régulièrement afin de nous assurer que nous pouvons servir nos clients aussi bien que possible ».
La pression des autorités européennes s’intensifie pour les géants du web mais aussi d’autres grands groupes. L’UE enquête actuellement sur les montages financiers mis en place par Apple et Facebook en Irlande ou encore Starbucks aux Pays-Bas.