Hormis le préservatif, quels sont les moyens de contraception masculine ?
La contraception est un sujet encore trop "genré". Pourtant, le tabou commence tout doucement à être levé.
Certes, le 9 septembre dernier, le ministre de la Santé annonçait l’extension de la prise en charge des frais de contraception des femmes par l’assurance maladie pour les femmes jusqu’à 25 ans, au lieu de 18 auparavant.
Et oui encore, le préservatif est un moyen de contraception masculine utile qui de surcroît aide à lutter contre les infections sexuellement transmissibles.
Mais la charge de la contraception échoit encore dans l’écrasante majorité aux femmes. Dans les colonnes de Libération, le 26 septembre dernier, un collectif d’associations interrogeait ainsi en préambule d’une tribune : « Si la contraception est une liberté, pourquoi seules les femmes pourraient en bénéficier ? Si c’est une responsabilité, pourquoi seraient-elles les seules à en porter la charge ? ». Et le texte de conclure : « Voilà un demi-siècle que les femmes se sont organisées, se sont rassemblées, se sont battues pour obtenir des droits à la contraception et à l’avortement. Elles ont transgressé les lois, au péril de leur vie. Leurs combats ne sont toujours pas terminés. Les hommes sauront-ils s’en inspirer ? ». Retour sur les possibilités offertes aux hommes.
Les hormones
Cette méthode n’est efficace qu’au bout de trois mois. Elle consiste en une injection intramusculaire d’énanthate de testostérone une fois par semaine. Si l’OMS a validé l’efficacité de cette technique, elle n’est cependant valable que 18 mois même si d’après le GARCON (Groupe d’action et de recherche pour la contraception), rien n’indique qu’une utilisation plus longue représente un risque.
Comment fonctionne-t-elle ? Un taux élevé de testostérone dans le sang signifie pour le cerveau le fait qu’un nombre élevé de spermatozoïdes est produit et l’hypothalamus ordonne alors que soit diminuée cette quantité. Avec ce dérivé de la testostérone, l’arrêt de la production de spermatozoïdes est induit dans le temps.
Les effets secondaires ? Ils sont semblables à ceux induits chez les femmes avec ce type de contraception.
La méthode thermique
Celle-ci consiste a augmenter légèrement la température des testicules (de 2°C environ) grâce à la chaleur corporelle à l’aide d’un sous-vêtement approprié. Ce sous-vêtement doit être porté pendant une quinzaine d’heures, hors nuit donc et l’effet contraceptif s’obtient aux alentours de trois mois.
Son usage est limité à une durée maximale de quatre ans car aucune étude n’est allée plus loin, et un suivi médical est obligatoire. La méthode est réversible, mais il n’est pas recommandé d’y avoir recours avec des antécédents d’anomalies de la descente des testicules, de hernie inguinale traitée ou non, ou encore de cancer du testicule.
La pilule masculine
Cette fameuse pilule fait bien toujours l’objet de recherches. Cependant, il y a fort à parier qu’elle ne voit jamais le jour.
Et la vasectomie ?
La vasectomie s’adresse aux personnes qui n’ont pas ou plus l’intention de procréer. Il s’agit donc de stérilisation et non de contraception.
La méthode Risug, un espoir pour l’avenir ?
Une autre méthode est également en cours d’expérimentation en Inde: la méthode Risug (pour Reversible Inhibition of Sperm Under Guidance, ou inhibition réversible contrôlée du sperme). Elle consiste à l’injection d’un gel dans un canal traversé par les spermatozoïdes après leur production, ce qui leur interdit de remplir leur rôle de fécondation.
Une première publication a montré son efficacité sur 130 couples. Et les résultats d’une seconde étude ayant duré cinq ans devraient bientôt être publiés.