Hôpitaux : 5% des patients contractent une infection nosocomiale
Cette proportion de patients infectés est stable entre 2012 et 2017, après une diminution alors qu’elle avait de 10% entre 2006 et 2012.
L’enquête nationale de Santé publique France est plutôt alarmante. En effet, en 2017, un patient hospitalisé sur vingt est touché par au moins une infection nosocomiale contractée lors de son séjour dans un établissement de santé.
4.200 morts chaque année
Bruno Coignard, responsable de la direction des maladies infectieuses de l’agence sanitaire Santé publique France, a précisé ce jour : « On estime que 4.200 décès sont liés à des infections nosocomiales chaque année ».
Infections nosocomiales : où en sommes-nous en 2017 ?
🆕 Nouvelles données : pour la première fois la prévalence ne diminue plus https://t.co/y9AaDSqRTe pic.twitter.com/0FcBDga6x5— SantépubliqueFrance (@SantePubliqueFr) June 4, 2018
Le taux des patients infectés est stable entre 2012 et 2017, alors qu’il avait baissé de 10% à l’occasion de la dernière évaluation (entre 2006 et 2012). L’enquête, menée cette fois auprès de 403 établissements est effectuée tous les cinq ans.
Parmi toutes ces infections, le nombre de celles ayant pour origine une intervention chirurgicale est en hausse (de 2012 à 2017, elle passe de 13,5 % à 16 % du total, figurant à la deuxième place des infections nosocomiales les plus fréquentes derrière les infections urinaires (28%) et avant les pneumonies (15,5 %)).
Bactérie E.coli, staphylocoque doré…
En ce qui concerne les bactéries les plus fréquemment responsables, figurent Escherichia coli (près de 25% des infections) et le staphylocoque doré (13%).
C’est au sein des services de réanimation que ces infections sont le plus souvent contractées (25% des cas). Et à peu près un patient hospitalisé sur sept reçoit un traitement antibiotique.
Ce qui fait dire à Bruno Coignard, face à cette antibio-résistance, qu’« Il faut poursuivre les actions en faveur du bon usage des antibiotiques. La France par rapport à ses voisins européens consomme beaucoup d’antibiotiques, donc on peut faire des progrès en la matière ».
Cette nouvelle enquête révèle aussi que les infections dues aux staphylocoques dorés antibio-résistants sont en baisse constante. « Cela montre que les efforts quotidiens dans les hôpitaux, notamment d’hygiène des mains, portent leurs fruits », indique le Dr Coignard.