Historiques de navigation : une anonymisation finalement pas garantie ?
Une journaliste et un scientifique allemands sont parvenus à identifier des internautes en recoupant des données de navigation internet, alors que les sites sont pourtant censées garantir leur anonymat.
La consultation de tel site internet, la recherche de tel ou tel terme ou encore un simple clic sur un lien, autant d’actions dont on pourrait logiquement penser, au nom de la confidentialité de chacun, qu’elles ne permettraient pas d’en identifier les auteurs.
Les sites récoltant ces historiques de navigation revendent ensuite ces données à des sociétés tierces qui reviennent alors vers les utilisateurs concernés pour leur diffuser de la publicité ciblée. Le tout seulement si l’anonymat de l’internaute est garanti, ce qui signifie qu’il ne doit pas être possible d’identifier la personne au travers de son adresse IP.
Une journaliste et un scientifique testent l’anonymat de données de navigation
La journaliste Svea Eckert et le scientifique Andreas Dewes ont mené une expérience, rapportée par The Guardian, afin de vérifier cet anonymat. Pour ce faire, ils ont tout d’abord créé une fausse entreprise avant d’en contacter une dizaine d’autres, bien véritables cette fois, afin de leur demander de leur fournir des données.
Des données censées être utilisées pour tester un logiciel d’analyse. Après les avoir récupérées, le duo s’est attelé à leur analyse pour tenter de déterminer des profils. Et il n’ont pas eu besoin d’avoir recours à des moyens des plus compliqués pour parvenir à leurs fins.
Dix adresses de sites suffiraient à identifier un internaute
Selon la journaliste et le scientifiques allemands, il suffirait en effet de connaître dix adresses de sites visitées par un internaute pour l’identifier. S’il clique sur un lien posté sur Twitter, son nom d’utilisateur est renseigné dans l’URL ainsi formée. Comparer les sites visités et les heures de connexion se veut également une démarche pertinente pour établir des habitudes.
Svea Eckert et Andreas Dewes sont ainsi notamment parvenus à connaître les médicaments qu’avait acheté un élu local ainsi que les sites pornographiques que fréquentait un juge. Des résultats appelant à ce que les surfeurs de la toile ne prennent plus pour argent comptant les messages de sites leur assurant l’anonymisation de leurs données récoltées.