Haute-Garonne : une avocate contraire de retirer son soutien-gorge pour entrer dans une prison
Mardi, une avocate a été contrainte de retirer son soutien-gorge pour accéder à la prison de Seysses, où elle devait rencontrer un détenu. Le portique de sécurité réagissait ainsi aux armatures du sous-vêtement.
C’est une curieuse mésaventure qu’a connue, mardi, Stella Bisseuil, avocate au barreau de Toulouse (Haute-Garonne). Ainsi, alors qu’elle devait se rendre à la prison de Seysses, près de Toulouse, pour y rencontrer un détenu, la magistrate a été contrainte de retirer son soutien-gorge.
Une avocate doit retirer son soutien-gorge qui faisait sonner le portique de sécurité
Le problème, rapporté par nos confrères de La Dépêche du Midi : les armatures du soutien-gorge faisaient sonner le portique de sécurité. “Je n’avais qu’une seule solution, l’enlever”, déclare Me Bisseuil qui ne semble pas avoir trouvé en la directrice adjointe de la prison une interlocutrice conciliante : “En revanche, l’administration ne m’a proposé aucune autre solution”, affirme ainsi l’avocate. “Je n’allais quand même pas me déshabiller devant tout le monde… J’ai donc quitté l’accueil de la prison pour m’enfermer dans ma voiture, retirer mon soutien-gorge avant de me représenter devant le poste de sécurité pour retrouver mon client”.
Le Conseil de l’Ordre des avocats saisi
L’histoire n’en restera pas là puisque Stella Bisseuil a depuis saisi le Conseil de l’Ordre des avocats. Elle a de même fait part de cet incident au bâtonnier de Toulouse et au contrôleur général des lieux de privation de liberté. Elle regrette “un manque d’humanité” et dénonce “des méthodes discriminatoires et dégradantes”, tout en déplorant qu’aucune solution alternative ne lui ait été proposée. Ce n’est pas la première fois que de pareils faits se produisent. En février 2016, la prison de Villefranche-sur-Saône (Rhône) avait ainsi été le théâtre d’un incident semblable, puis la prison de Fresnes (Val-de-Marne) en mai 2017. À cette époque, Adeline Hazan, contrôleur général des lieux de privation de liberté, avait contacté cette dernière avocate en lu indiquant par courrier que “les avocats doivent pouvoir rencontrer et assister leurs clients détenus sans craindre qu’il soit porté atteinte à leur dignité”.