Habillement : “Pourquoi ne pas arrêter les soldes ?”, se demande le président des indépendants
Pour Éric Mertz, la baisse de la consommation n'est pas uniquement due au mouvement des Gilets jaunes.
Éric Mertz est le nouveau président de la Fédération Nationale de l’Habillement (FNH). Elle regroupe en France 38.000 commerces indépendants, 80.000 salariés et pèse 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Constatant une baisse de fréquentation chez ses adhérents de plus de 10% durant les deux premières semaines de soldes d’hiver et par rapport à une année 2018 déjà décevante, il prône leur fin.
“Fréquentation et activité en berne”
Après la dernière quinzaine du mois de décembre, la baisse observée était de près de 19%. Pourquoi envisager la fin de ces campagnes de réduction ? “Tous les acteurs sont dans le rouge et les soldes, ça ne marche pour personne. Donc soit on entretient cette spirale mortifère et je pense qu’on va encore voir des conséquences d’ordre social, soit on arrête”, déclare-t-il à franceinfo.
Et il ne veut surtout pas imputer la situation aux seules manifestations des Gilets jaunes, lui qui insiste pour dire que la chute des ventes s’observe “y compris [dans] des villes où les gilets jaunes n’ont pas été très virulents”.
Un “calendrier infernal”
Hors mouvement social, l’atmosphère est à l’“atonie de la consommation”. Une déconsommation que ne favorise pas d’après lui un calendrier “devenu infernal. Entre les soldes, les ventes privées, les opérations spéciales type Black Friday, près d’un vêtement sur deux est vendu à un prix barré en France”.
Pour tenter d’échapper à cette spirale négative, la FNH souhaite organiser des “grands débats” en régions pour initier des solutions.
Mais pas question pour autant de faire du client le grand perdant d’un potentiel arrêt des soldes. Toujours à franceinfo, il indique qu’il “ne sera pas perdant, parce qu’aujourd’hui il n’est pas gagnant. A travers toutes ces promotions […] est-ce que le client croit une seule seconde qu’il est gagnant ? Chez nous, c’est gagnant-gagnant. Après, un client qui fait vivre une enseigne tout au long de l’année pourra peut-être profiter d’une opération particulière sur un article qui reste en rayon”. Et Éric Mertz met en garde : “Mais arrêtons cette banalisation de la promotion du 1er janvier au 31 décembre”.