Grossesse : un entretien prénatal précoce trop souvent négligé
Les femmes enceintes sont trop peu nombreuses à faire pratiquer un entretien prénatal, pourtant recommandé et pris en charge intégralement.
Depuis 2005, le ministère de la Santé recommande aux femmes enceintes de recourir à un entretien prénatal précoce.
Mais selon les résultats d’une enquête publiée ce jour dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire de l’Institut national de Veille sanitaire (InVs), elles ne sont que 40% d’entre elles à le pratiquer.
Qu’est-ce que l’entretien prénatal précoce ?
Celui-ci, proposé lors du 4ème mois de grossesse, ne nécessite pas d’examen médical. Il peut être mené, seule ou en couple, par un gynécolgue, un médecin généraliste ou encore une sage-femme. Il est pris en charge en intégralité par l’Assurance maladie.
Comme son nom l’indique, l’entretien prénatal précoce est un temps d’échanges entre la femme enceinte ou le couple et le praticien. Il permet d’y évoquer ses doutes, ses craintes et de poser des questions précises sur le futur accouchement; mais aussi d’évaluer et d’accompagner les risques éventuels de l’étape de grossesse. A l’issue de celui-ci, les dates de la préparation à la naissance sont également programmées.
2 femmes sur 5 se rendent à l’entretien prénatal
Les résultats de l’enquête de l’InVs proviennent d’une étude menée en 2012 au sein de 26 réseaux de santé en périnatalité et 253 maternités. Parmi les quelque 2.000 femmes interrogées, seules 2 sur 5 s’y sont donc rendues. Elles sont, dans ces 40%, 96% a être satisfaites de la façon dont l’entretien s’est déroulé. Sans surprise, celles dont il s’agit du premier accouchement sont les plus nombreuses à en bénéficier.
Concernant les femmes enceintes qui ne profitent pas de l’entretien, la raison principale de ce désistement est le manque d’information, plus que le manque de temps. 2 sur 3 d’entre elles indiquent que leur médecin ne les a pas informées de l’existence du dispositif.
Par ailleurs, les inégalités sociales et géographiques entrent aussi en ligne de compte. Certains territoires ne présentent un taux d’entretien prénatal que de 7%, contre 70% pour d’autres.
Enfin, l’InVs précise néanmoins qu’en 2010, seule 1 femme sur 5 procédait à cet entretien.