Grossesse : l’ibuprofène pris pendant le 1er trimestre affecterait la fertilité des futures filles
Cette exposition in utero serait, d'après l'Inserm, à éviter par précaution sur plusieurs jours de suite avant 24 semaines de grossesse.
La revue Human Reproduction relaie les résultats d’une étude menée par l’Inserm de Rennes. Selon cette dernière, les prises d’ibuprofène au cours du premier trimestre de grossesse peuvent réduire la fertilité des filles à l’âge adulte qui ont été exposées in utero.
Un effet sur l’ovaire fœtal
C’est en laboratoire que ces effets ont été analysés sur les tissus ovariens de 185 fœtus âgés de 7 à 12 semaines, suite à un IVG légal et avec le consentement de la mère. Il s’avère que l’anti-inflammatoire en vente libre est susceptible de franchir la barrière placentaire.
Séverine Mazaud-Guittot, co-auteure de l’étude, résume : “Il y avait des effets significatifs après sept jours d’exposition à l’ibuprofène et nous avons constaté la mort cellulaire dès deux jours de traitement. Cinq jours après l’arrêt du médicament, ces effets nocifs n’étaient pas complètement inversés”.
Pas de panique
Pour autant, l’heure n’est pas à répandre la panique. Les chercheurs indiquent que d’autres recherches seront nécessaires, car cette dernière “pourrait ne pas résumer complètement la complexité de l’exposition in vivo et du développement d’organe”.
Mais “il faut faire jouer le principe de précaution et éviter au maximum les prescriptions sur plusieurs jours avant 24 semaines de grossesse, ajoute la scientifique. Le paracétamol est une alternative moins risquée mais il ne faut pas avoir le recours facile aux médicaments et sans contrôle médical. C’est un problème de société”.