Grasse : les détenus d’une prison à l’emballage de sextoys
À la prison de Grasse, plusieurs détenus emballent des sextoys dans le cadre de leur travail pénal. Un délégué syndical regrette que cette tâche ait été, pour la majorité d'entre eux, confiée à des délinquants sexuels.
Cela fait depuis maintenant quelques jours que plusieurs détenus de la prison de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, exécutent un travail pénal pour le moins curieux. Cinq prisonniers se livrent ainsi à de l’emballage de sextoys, une commande effectuée par la société d’objets érotiques Easy Love.
Ce qui pourrait, en premier lieu, s’apparenter à un détail amusant tend cependant à prendre la forme d’une affaire plus interpellante encore. Cité par nos confrères du Parisien, le représentant local du syndicat FO-Pénitentiaire Hervé Segaud déplore ainsi la désignation de cette tâche.
Prison : des sextoys emballés par des délinquants sexuels
M. Segaud, qui a mis en lumière cette affaire, s’interroge en effet sur la pertinence de faire emballer des objets sexuels par des personnes condamnées pour des faits du même milieu : “Certes, il faut vivre avec son temps, mais là où ça devient gênant, c’est que quatre d’entre eux sont incarcérés pour des affaires de mœurs”.
Pour ce représentant syndical, confier cette activité à des “délinquants sexuels est irrespectueux pour leurs victimes”. Et d’ajouter ne pas être “sûr qu’en termes de thérapie pour des personnes malades, ça aille dans le bon sens”.
“Irrespectueux pour leurs victimes” selon un syndicaliste
Hervé Segaud regrette le manque de vigilance de la part de la direction de la prison, expliquant qu’“un sous-traitant trouve des contrats mais c’est l’administration qui les valide ou pas et décide ensuite quels détenus peuvent les réaliser”.
Vendredi, cette même direction a été contactée pour réagir à cette affaire, sans succès. La société Easy Love a quant à elle exprimé le souhait de ne pas la commenter. Un mutisme dont on peut supposer qu’il traduit une faute appelée à être prochainement corrigée. Rappelons que le travail en maison d’arrêt n’est pas obligatoire mais que les détenus doivent pouvoir s’y adonner s’ils en expriment le désir.