Gouvernement grec : contraint de nationaliser ses banques
Selon l’accord conclu mercredi soir entre les chefs d’État et de gouvernement de la zone euro, la Grèce doit procéder à la nationalisation d’une partie de ses banques.
Depuis le début de la crise, Bruxelles et la FMI ont toujours poussé le gouvernement grec à la privatisation de ses banques mais sans résultat. Paradoxalement, face aux dernières avancées de cette crise, la Grèce est appelé à nationaliser ses banques. Le premier ministre grec a déclaré jeudi dernier à Bruxelles : « il est très probable qu’une partie importante des actions des banques passera sous le contrôle de l’État.» Mais il a rajouté : « après une restructuration, nous les remettrons sur le marché, comme d’autres pays l’ont fait. C’est une procédure normale et il n’y a aucune raison d’en avoir peur. »
Le gouvernement grec a déjà envisagé dans son plan de privatisation de se retirer de la Banque postale et la Banque agricole. Les banques grecques sont inquiètes de la présence d’une décote importante des obligations. L’ancien ministre des finances, Georges Papaconstantinou se dit aussi très inquiet. Voici d’ailleurs ce qu’il a déclaré : « une décote importante mettrait en grand danger l’économie du pays, le système bancaire, les caisses de retraites et les liquidités. ».
Selon Nicolas Georgikopoulos, économiste au Centre pour la planification et la recherche stratégique d’Athènes : « les banques devront avoir recours au Fonds européen de stabilité financière, qui constitue, quand même un filet de sécurité.» Le député libéral,Stéphane Manos pense que c’est une absurdité de laisser à l’État la gestion des banques quand le pays est en faillite.
L’état des banques grecques est actuellement inquiétant. Elles ont besoin d’une recapitalisation à hauteur de 30 milliards d’euros. En manque de liquidité, elles ne peuvent compter que sur la BCE.