Glyphosate : une mère de famille porte plainte contre Monsanto
Elle en est certaine, les malformations de son fils de 10 ans sont dues à une exposition au glyphosate pendant sa grossesse.
Théo a 10 ans et se retrouve sur le point de subir la 52e opération chirurgicale de sa vie. Pour sa mère, celui qui est né en mai 2007 avec deux graves malformations est une victime du glyphosate, cette molécule utilisée comme désherbant et dont elle s’est servi pendant sa grossesse. Théo est invalide à 80%.
Le composé répandu alors qu’elle était enceinte
L’une de ces malformations concerne sa trachée, l’autre est une « atrésie de l’œsophage », indique L’Obs. L’hebdomadaire précise qu’il s’agit d’« une interruption du tuyau qui relie le pharynx (le haut de la gorge) et l’estomac ». Chez Théo, poursuit L’Obs, « le tuyau qui partait de l’estomac se rattachait aux poumons, une anomalie qu’une très complexe opération (un œsophage de bébé mesure 5 cm de longueur pour le diamètre d’une mine de crayon) a corrigée ».
Mais que vient faire dans cette histoire le glyphosate, entrant dans la composition de désherbants commercialisés par la firme géante Monsanto ? Sabine, sa mère relate à nos confrères : « J’ai pulvérisé du Glyper [un générique du RoundUp, NDLR] pour désherber la carrière de sable pour les chevaux qui se trouve à côté notre maison. Quand j’ai fini, j’avais mal à la tête et un arrière-goût chimique dans la bouche. Le parfum de glyphosate ne m’a pas quittée, même après une douche ». Puis amère, elle précise : « J’étais enceinte de trois à quatre semaines, mais je ne le savais pas… ». Et la surface pulvérisée était grande de plusieurs centaines de mètres carré.
Plainte contre Monsanto pour faire reconnaître le préjudice
Pour les parents Thomas et Sabine c’est à ce moment, alors que trachée et œsophage se forment chez le fœtus, que l’empoisonnement s’est produit. Désormais, les avocats de Sabine devront prouver le lien qui unit ces malformations et le produit désherbant.
Et devant le tribunal va sans doute s’engager une bataille d’experts. L’un des principaux arguments de Monsanto consiste en cela que son produit est autorisé par les autorités de contrôle. Certes, la France a annoncé vouloir à l’horizon 2022 mettre fin à l’autorisation de sa commercialisation. Mais l’Union européenne pourrait quant à elle bientôt prolonger celle-ci.