Fréjus : Valls condamne les « menaces infâmes » émises contre une secrétaire PS
Insaf Rezaghi, secrétaire de section PS Fréjus, se dit victime de menaces de morts et d'appels au viol de la part de sympathisants d'extrême droite. Le Premier ministre Manuel Valls lui a depuis témoigné son soutien dans cette épreuve.
Vendredi, le procureur de Draguignan Ivan Auriel a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire visant à retrouver et à entendre le ou les responsables de messages « haineux, violents et menaçants » émis à l’encontre d’Insaf Rezagui, secrétaire de section PS Fréjus.
Sur le site du Parti socialiste, la jeune femme de 21 ans a signé une tribune dans laquelle elle affirme ainsi être la cible, depuis quelque temps sur la toile, « de menaces de mort, d’appels au viol, d’appel à la haine, d’insultes, de misogynie mais également de racisme ». Une violence qu’elle attribue à des sympathisants d’extrême droite.
PS : une secrétaire menacée de mort et de viol sur la toile
Selon nos confrères du Point, cette vague de messages agressifs découlerait de la publication d’un communiqué d’Insaf Rezagui dans lequel la secrétaire estimait que le projet de participation de la mairie de Roquebrune-sur-Argens à un salon canadien du tourisme affichait un coût inapproprié à ses yeux.
Parmi les menaces reçues, elle cite celle-ci : « Que le FN aille te violer dans ce cas. Je vais leur dire d’y aller volontiers ». On lui a également signifié qu’elle « pue l’arabe », un constat en faisant par conséquent une « terroriste », une « islamiste » ou encore une « extrémiste ». Et de rapporter de même les propos d’un ex-responsable de la FNJ (Front national de la jeunesse) : « La procédure (pour la mosquée de Fréjus) n’est pas terminée puis au final c’est toi qu’on verra attacher (sic) aux roues des bulldozers qui démolieront [sic] ce bâtiment ».
https://twitter.com/manuelvalls/status/784671671089266688
Extrême droite : un combat qui se poursuit « malgré tout »
Tout en soulignant le douloureux impact que ces messages ont à la fois sur elle et son entourage, Insaf Rezagui n’entend pas baisser les bras : « Ce genre de propos violents que je reçois régulièrement depuis que je suis dans l’opposition à Fréjus sont difficiles à lire. Ils blessent parfois. Ils atteignent l’inacceptable quand ils en viennent à intimider mes proches. Ils me font douter aussi. Et ils me touchent personnellement. Et ils sont à l’opposé de nos valeurs républicaines. Et malgré tout le combat que je mène pour faire reculer l’extrême-droite et la haine se poursuit et je continuerai de le mener malgré tout. Parce que ces menaces ne font qu’illustrer ce qu’ils sont et ce qu’ils représentent. Ils me poussent chaque jour encore plus à lutter politiquement contre l’idéologie mortifère qu’ils promeuvent. »
Le Premier ministre Manuel Valls lui témoigne en ce jour son « soutien total » dans cette épreuve, en ajoutant que « la République s’indigne de cette dérive de l’extrême droite ».