France : l’air du métro est trois fois plus pollué que dans les rues
D’après une étude, l’air du métro serait en moyenne trois fois plus pollué que celui des rues en France.
D’après un nouveau rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), de l’environnement et du travail, les concentrations de particules en suspension dans l’air sont plus importantes dans les enceintes ferroviaires. Dans les détails, nous apprenons que le taux de particules fines présentes dans l’air des transports souterrains de sept villes françaises (Paris, Marseille, Lyon, Lille, Toulouse, Rennes et Rouen) est en moyenne trois fois supérieur à celui dans l’air extérieur urbain depuis le début des années 2000.
Un air plus pollué dans le métro qu’à l’extérieur
À travers cette nouvelle étude publiée le 8 juin, l’Anses est venue souligner que la composition de l’air présent à l’extérieur et celui dans le métro était différente. Nous apprenons ainsi que l’air présent dans les enceintes ferroviaires avait « une teneur élevée en éléments métalliques, dont le fer en particulier, et également en carbone élémentaire et organique ».
Pour expliquer cela, l’autorité sanitaire souligne dans son rapport que « cette pollution est causée par l’usure des matériaux due au freinage des rames, par les contacts entre le matériel roulant et la voie ferrée ou encore par la remise en suspension des poussières du fait de la circulation des rames ».
Au passage, l’Agence nationale de sécurité sanitaire rappelle que l’exposition aux particules fines en suspension dans l’air des transports souterrains peut entraîner des effets cardiorespiratoires (BPCO, asthme…). De plus, ce type de pollution augmente le risque de développer certaines pathologies, comme le cancer du poumon.
Afin de limiter les risques, l’Anses est venue suggérer un renouvellement des matériels roulants avec des systèmes de freinage moins émissifs en particules et une meilleure ventilation dans les enceintes ferroviaires pour réduire la pollution particulaire dans ces espaces. En plus de cela, elle propose la mise en place d’ indicateurs permettant de caractériser la qualité de l’air dans les métros.
Matteo Redaelli, coordonnateur de l’expertise à l’Anses, est d’ailleurs venu souligner que « le calcul de ces indicateurs intègre les expositions sur une journée dans différents environnements (à la maison, au travail et dans les transports) et les valeurs limites réglementaires ou les valeurs guides en concentrations journalières à ne pas dépasser, qui sont définies pour les particules de l’air ambiant ».