Baisse sensible des reconduites à la frontière au premier semestre
Le Figaro a pu consulter un document confidentiel faisant état d'une baisse de près de 20% du nombre de reconduites à la frontière opérées par la France.
Le document émane de la Direction générale des étrangers en France et compte pour le premier semestre de cette année. Le Figaro, qui a pu se le procurer, relève que “Depuis janvier, les expulsions de clandestins ont concerné 2.000 individus de moins que sur la même période l’an dernier”.
Baisse de 19,8% des expulsions
C’est le Département des statistiques, des études et de la documentation (DSED) de la Direction générale des étrangers en France, qui est rattachée au ministère de l’Intérieur, qui a compilé ces chiffres.
Ainsi, rapporte le quotidien, “Le cumul 2016 des retours, réadmissions dans l’espace Schengen et autres renvois a concerné 8.660 illégaux du 1er janvier au 30 juin 2016, contre 10.800 étrangers en situation irrégulière éloignés durant la même période de l’année précédente”.
La raison de ce recul
Au Parisien cette fois, le Secrétaire national du syndicat de police Alliance explique le pourquoi du comment : “Depuis le début de l’état d’urgence, les frontières font l’objet d’une vigilance accrue et consomment un nombre d’effectifs considérable, particulièrement ceux de la PAF. L’administration ponctionne ainsi des fonctionnaires dans les services procéduriers, chargés notamment des reconduites, pour aller renforcer les points soumis à forte pression, comme le secteur de Menton dans les Alpes-Maritimes. La mission d’éloignement devient une mission secondaire. En somme, on déshabille Paul pour habiller Jacques…”.
Du côté du ministère de l’Intérieur, qui a tenu à partager sa réaction à l’AFP, on ne dit guère autre chose : “Le tassement du nombre d’éloignements constatés au début de l’année 2016 traduit le fait que, depuis la décision du gouvernement de rétablir des contrôles aux frontières intérieures Schengen le 13 novembre 2015, une part plus importante de l’action de lutte contre l’immigration irrégulière s’effectue aux frontières”.
Et le ministère de poursuivre : “Cette action permet de refuser l’entrée sur notre territoire à des personnes qui ne disposent pas du droit d’y séjourner et qui, si elles avaient pu parvenir à le rejoindre, auraient pu faire l’objet de mesures d’éloignement”.