Fête de la musique : une façon de refuser « les dictats des intolérants » pour Jack Lang
L'ancien ministre Jack Lang passera l'édition 2016 de la Fête de la musique au Liban. Pour le président de l'Institut du Monde Arabe, il s'agit notamment là d'une "’occasion de montrer aux Français que c’est un pays sûr."
C’est en ce mardi 21 juin qu’a lieu, dans une centaine de pays, l’édition 2016 de la Fête de la musique, quatorze ans pile après ses débuts en 1982 par l’action du ministre de la Culture de l’époque Jack Lang. Aujourd’hui président de l’Institut du Monde Arabe, l’ancien politique n’estime absolument pas que l’évènement est gâché par un climat social français pas forcément au beau fixe :
« Certains concerts sont annulés, c’est vrai, mais c’est une minorité. Plus que jamais il faut que l’art, la culture, contribuent à créer un moment de communion collective. Il n’y a rien de plus fort que la musique pour susciter ces moments de respect, de vivre ensemble. Vous savez, là où les fanatiques exercent un contrôle, ils interdisent toute pratique musicale. Et la laisser s’exprimer, c’est une réplique, une riposte formidable. »
Lang : la Fête de la musique, « une riposte formidable » contre la censure
Auprès de metronews, Jack Lang explique le pourquoi de sa présence au Liban, où la Fête de la musique va également se tenir : « C’est la 15e année consécutive que la Fête de la musique a lieu là-bas. Dans le monde arabe dans son ensemble, c’est désormais un grand événement. Pour les raisons que je viens de citer, il me paraissait important d’aller saluer un pays qui résiste. Un pays qui est entouré d’ennemis comme la Syrie de Bachar el-Assad et Daesh. Mais aussi un pays qui accueille plus d’un million de réfugiés. Ma venue, c’est un acte d’amitié et de solidarité pour ces Libanais qui veulent vivre, se battre. Et aussi l’occasion de montrer aux Français que c’est un pays sûr. »
Et le président de l’Institut du Monde Arabe d’ajouter, au niveau hexagonal, que « la Fête de la musique, cette année, ce sera une manière pour les Français de se retrouver. L’occasion de montrer qu’on est ensemble, qu’on refuse les dictats des intolérants. »
Une plaidoirie pour la musique dans les écoles
Si fut un temps où la musique était possiblement plus ancrée dans les écoles qu’aujourd’hui, l’ex-ministre de la culture milite pour un système scolaire « pénétré » par le quatrième art : « Plus que jamais la culture, le savoir, l’art sont des contrepoisons contre toutes les formes de violence, d’individualisme forcené aussi. Je plaide depuis de nombreuses années pour que la musique pénètre le système scolaire. Parce qu’elle élève la conscience, la sensibilité. La culture à l’école, c’est une réponse à une société repliée sur la consommation pure. Et j’aimerais, c’est vrai, que les candidats [NDLR : à la présidentielle de 2017] s’engagent à fond dans ce domaine. »