Fermeture précipitée de lacs et plages face aux cyanobactéries : quels risques présentent-elles ?

Image d'illustration. Paddleboarder en harmonie avec la natureADN
Plusieurs lacs et plages ont récemment été interdits d’accès en raison d’une prolifération soudaine de cyanobactéries. Ces micro-organismes, parfois dangereux pour la santé, soulèvent des inquiétudes croissantes lors des épisodes de fortes chaleurs.
Tl;dr
- Multiplication des fermetures de sites de baignade en 2025
- Prolifération toxique de cyanobactéries dans l’eau
- Risques sanitaires pour humains et animaux confirmés
Cyanobactéries : une prolifération qui inquiète au début de l’été
En ce début d’été, la multiplication des fermetures de lieux de baignade – du lac de Marcachaud près de Marmande à la plage landaise, sans oublier le lac de Saint-Ferréol à Revel – marque les esprits. Partout, même constat : une eau devenue verdâtre, parfois teintée de rouge, et une odeur pestilentielle difficile à ignorer.
La cause ? Une prolifération spectaculaire des cyanobactéries, ces micro-organismes dont la présence massive alarme désormais les autorités sanitaires.
Des organismes anciens… mais parfois dangereux
Pourtant, ces cyanobactéries, que l’Anses présente comme « sont des micro-organismes présents sur Terre depuis deux à trois milliards d’années », appartiennent à notre environnement naturel. Elles peuplent les eaux douces ou salées, le sable et même certaines plantes. On leur doit même la création du premier oxygène atmosphérique, condition essentielle à l’apparition de la vie telle qu’on la connaît.
Mais tout se complique lorsque chaleur et conditions favorables s’installent. En quelques jours seulement, ces organismes peuvent se multiplier massivement – un phénomène désigné sous le terme d’« efflorescence ». L’eau change alors d’aspect, dégageant parfois une odeur insoutenable.
Dangers pour la santé et vigilance accrue
La gêne olfactive et visuelle n’est que la partie émergée du problème. Certaines cyanobactéries produisent des toxines (cyanotoxines), nocives pour l’être humain comme pour les animaux. Selon l’Anses, leur prolifération « devient une préoccupation internationale croissante au regard des conséquences écologiques, sanitaires et économiques associées ». Des épisodes réguliers de mortalité canine sont enregistrés en France depuis 2005 ; il est donc fortement déconseillé d’exposer ses animaux aux zones contaminées.
Pour l’humain, le risque se manifeste par différents symptômes :
- Irritations cutanées ou oculaires soudaines ;
- Troubles neurologiques ou gastro-intestinaux (nausées, tremblements) ;
- Difficultés respiratoires dans certains cas extrêmes.
Généralement bénins, ils apparaissent dans les minutes ou heures suivant le contact avec l’eau souillée. La contamination peut aussi survenir via l’ingestion d’aliments issus d’une zone touchée.
Sous-estimation et surveillance renforcée en France
Entre 2006 et 2018, les centres antipoison ont recensé 95 intoxications humaines liées aux cyanobactéries sur le territoire français ; toutefois, selon l’Anses, ce chiffre serait largement sous-estimé tant cette contamination reste encore mal identifiée par le public.
Face à cette menace silencieuse mais grandissante, un conseil prévaut : avant toute baignade cet été, consulter les dernières analyses officielles sur baignades.sante.gouv.fr. Les contrôles réguliers y sont détaillés afin d’éviter toute exposition évitable à ces organismes discrets mais potentiellement redoutables.