Expulsée de son logement après avoir obtenu un bail à vie : mobilisation autour de Nadine, 85 ans
Samedi dans le XIXe arrondissement de Paris, une mobilisation a été observée devant le logement qu'occupait une retraitée de 85 ans. Nadine en a ainsi été expulsée pour des impayés de loyer alors qu'elle avait obtenu du propriétaire un bail à vie.
Les personnes mobilisées devant le logement qu’occupait cette retraitée de 85 ans jusqu’à il y a encore quelques jours ne s’expliquent pas la décision de la mettre à la porte, le mercredi 12 juillet dernier. Samedi, des proches de Nadine comme des moins proches, des anonymes, amis ou associations se sont ainsi réunis sur le quai de Loire, dans le XIXe arrondissement de Paris, pour témoigner leur indignation face cette expulsion qu’ils estiment injuste.
Depuis trois décennies, Nadine résidait dans ce quartier où sa popularité n’était plus à démontrer. Le Parisien souligne un riche parcours : “fille de résistant, auteure de nombreux livres de psychologie et ancienne assistante du scientifique Frédéric Joliot-Curie”.
Une fille de résistant expulsée en 2017 par un jugement de 2014
Suite à des problèmes financiers avec l’Urssaf et pour se mettre en conformité avec l’organisme au niveau de ses dettes, Nadine avait vendu son appartement en 2006 et obtenu de la part du propriétaire un bail à vie. Mais une décision du passé est venue semer le troubler chez celle qui vit désormais sous le statut de retraitée sous tutelle.
Le porte-parole du DAL (Droit Au Logement) Jean-Baptiste Eyraud explique qu’“un jugement d’’expulsion a été prononcé en 2014 pour 4.000 euros d’impayés de loyer et la dette s’est alourdie les années suivantes”.
Nadine a été hospitalisée mais resterait “en bonne santé”
Pour un voisin, il apparaît difficilement croyable que l’entourage de la retraitée ait laissé trainer une telle dette : “Visiblement, Nadine est dépassée par les problèmes de gestion. Je ne comprends pas pourquoi ni la tutelle et ni les services publics n’ont mis fin au processus d‘endettement”.
Après son expulsion, Nadine a préféré la rue et un café à un hôtel d’urgence, avant d’être hospitalisée. Selon une amie ex-infirmière, l’octogénaire serait toutefois “en bonne santé” et garderait le moral quant à la reprise de son logement. Samedi, la préfecture et l’hôtel de ville n’avaient toujours pas répondu aux sollicitations du DAL.