Évoquant des menaces de mort, l’éditeur de Gabriel Matzneff renonce à le publier
La Nouvelle Librairie, le nouvel éditeur, annonce qu'elle renonce provisoirement à publier un recueil d’articles de celui qui est sous le coup d'une enquête pour viol sur mineur.
Ce 24 octobre, La Nouvelle Librairie a fait savoir que “Derniers écrits avant le massacre” ne sera pas publié, du moins provisoirement.
Le nouvel éditeur de Gabriel Matzneff parle en effet de “menaces de mort”. C’est le 28 novembre prochain que ce recueil d’articles rédigés entre 2015 et 2019 devait sortir.
Une parution reportée “sine die”
“Nous nous trouvons dans l’obligation de repousser sine die la parution”, explique la maison d’édition par voie de communiqué. Se définissant comme “hussarde” en matière de littérature et “de droite identitaire, patriote” du côté politique, elle indique encore :
Certaines réactions sont totalement démesurées. À l’heure où la liberté d’expression recule dangereusement, la Nouvelle Librairie entend s’en faire garante. Elle ne peut toutefois accepter les menaces de mort sérieuses adressées à son personnel, qu’elle doit protéger.
Évoquant des actes de vandalisme dans ce qui est aussi une librairie du même nom au Quartier Latin à Paris, l’éditeur entend ainsi prendre une telle décision “pour la sécurité physique de [ses] employés”.
Le scandale de 2020
C’est au mois de janvier 2020 que le scandale avait éclaté, à la sortie du récit Le Consentement, de Vanessa Springora. Le parquet de Paris avait alors ouvert une enquête pour viol sur mineurs de 15 ans.
Dans Le Consentement, elle décrivait la façon dont elle avait été séduite par l’écrivain. C’était dans les années 1980, elle avait 14 ans et lui était presque cinquantenaire.
Matzneff, chez Gallimard jusqu’en 2019
Dans les décennies 70 et 80, Gabriel Matzneff ne cachait pas son goût pour les relations sexuelles avec des mineurs. Il ne faisait ensuite quasiment plus parler de lui, mais il était toujours publié par Gallimard, jusqu’en 2019. L’année suivante après Le Consentement, tous les éditeurs retiraient les exemplaires de la vente. Dans le même temps, le Centre national du Livre retirait l’aide qu’il lui versait.
L’année dernière, il avait publié à compte d’auteur Vanessavirus, une réponse à l’autrice du Consentement.