Egypte : Une étudiante de 19 ans agressée sexuellement sur la place Tahrir

Une jeune étudiante de 19 ans a été agressée sexuellement dimanche par un groupe d'hommes sur la place Tahrir.

L’Egypte fait face à une énième agression sexuelle perpétrée sur des femmes. Une jeune étudiante a été la cible d’un groupe d’hommes lors des célébrations pour l’investiture du président Abdel Fattah al-Sissi sur la place Tahrir, ce dimanche 8 juin au Caire.

L’agression filmée par un téléphone portable et diffusée sur internet a permis l’arrestation de sept suspects âgés de 16 à 49 ans. Les images insoutenables montrent une foule d’hommes se jetant sur leur victime dénudée, couverte d’ecchymoses et ensanglantée. Les policiers ont réussi tant bien que mal à extirper l’étudiante des mains de ses agresseurs. La manifestante en état de choc, a été emmenée immédiatement à l’hôpital. D’après le responsable de sécurité, une enquête a été ouverte et a permis de mettre en lien les suspects avec d’autres cas d’harcèlement sexuel commis à proximité.

L’Egypte fait face à une vague d’agressions sexuelles

Cet évènement ne faisant pas exception, ne fait qu’augmenter l’inquiétude des Egyptiennes. “Entre novembre 2012 et juin 2013, environ 250 cas de harcèlement, d’agression sexuelle ou de viols sous la menace d’armes lors de manifestions au Caire ont été recensés“, selon Fathi Farid, un militant de l’association I Saw Harassment. Selon Human Rights Watch, durant ces 4 journées de manifestation, près de 100 femmes ont été agressées sexuellement. Une étude établie par l’Organisation des Nations Unies en 20134 démontre qu 99% des femmes égyptiennes ont été victimes d’harcèlement et d’agression sexuelle. Le phénomène est d’autant plus amplifier par le désintérêt des autorités et des discours religieux fondamentalistes qui vont jusqu’à dire que ces femmes l’ont bien cherché.

Face à ce tel phénomène, de nombreux Egyptiens ont manifesté leur colère dans les rues mais également sur les réseaux sociaux. Ainsi, peut-on lire sur Twitter : “Le harcèlement sexuel sur Tahrir est absolument dégueulasse. Je n’ai pas d’autre mot. Si choqué et honteux“.

Le 5 juin, le gouvernement égyptien a annoncé l’adoption d’une série de sanctions allant de l’amende à la prison ferme pour punir le harcèlement sexuel.