Etats-Unis : dure réalité pour le patron qui avait réduit son salaire pour augmenter ses employés
Souvenez-vous : en mars dernier, Dan Price, le patron d'une start-up de solutions de paiement, portait le salaire minimum de ses employés à 70.000 dollars par an, tout en réduisant le sien. Mais en interne comme à l'extérieur, sa générosité a été diversement appréciée.
En mars dernier, le geste de Dan Price, patron d’une start-up de Seattle dédiée au service de paiements en ligne, faisait la Une avec un geste généreux. En effet, il réduisait son salaire tout en augmentant le salaire minimum de l’ensemble de ses employés de façon assez conséquente.
Seulement, 5 mois après cette décision, les critiques pleuvent, émanant de l’extérieur ou de ses propres employés. Et son entreprise ne serait pas en excellente santé.
Retour sur le geste de Dan Price
En mars 2015 donc, après la lecture d’un article vantant les mérites de ce principe, Dan Price instaurait un salaire minimum annuel de 70.000 dollars (soit 64.000 euros environ) pour l’ensemble de ses salariés, lui compris. Il divisait ainsi son propre salaire par 14.
Et la presse mondiale de s’extasier, certains politiques de le féliciter chaudement pour son geste synonyme de progrès et de réduction du fossé entre grands et plus petits. Cependant, tout n’est pas si rose dans l’univers de sa société, Gravity Payments.
Certains clients et salariés mécontents
Au début, emballement médiatique oblige, de nouveaux clients se pressent. Dan Price en évoque 350 au mois de juin, alors que ce chiffre était en moyenne de 200 auparavant; des effets sur la trésorerie qui ne se feront pas sentir avant 1 an au minimum, précise-t-il. Seulement, si certains arrivent, d’autres sont partis, inquiets de ce qu’ils qualifient de coup de communication et des possibles hausses de tarifs appliqués par Gravity Payments.
Mais la fronde a aussi démarré en interne. Ainsi, certains employés ont vu d’un oeil empli de jalousie le fait que certains collègues bénéficient, avec moins d’ancienneté, d’une augmentation aussi conséquente.
Et peut-être que le pire pour Dan Price est venu de son propre frère, co-fondateur de la société. Ce dernier l’attaque en effet en justice, estimant que ses intérêts ont été négligés. Lucas Price réclame le rachat des 30% de parts qu’il détient, ainsi que des dommages et intérêts. Ce que Gravity Payments, dont la trésorerie sert essentiellement à l’augmentation des salaires, ne semble pas en mesure de faire pour le moment.