Etats-Unis : le bilan très inquiétant de la police
Les policiers américains n'hésitent pas à faire usage de leur arme. En 2015, 1.100 civils ont ainsi été abattus par les forces de police dont une large proportion de noirs et de personnes souffrant de troubles mentaux.
C’est un chiffre qui fait froid dans le dos. Un peu plus de 3 civils sont abattus tous les jours en moyenne aux Etats-Unis par la police. Bien que la légitime défense soit parfois justifiée, ce n’est pas le cas dans beaucoup d’affaires. Les bavures occupent un large pourcentage de ce triste tableau.
Des chiffres comptabilisés de façon indépendante
C’est la première fois qu’un tel compte rendu est effectué de manière indépendante et il pointe du doigt de gros problèmes sur les modes d’intervention de la police. Rahm Emanuel, le maire de Chicago, où s’est déroulé samedi une affaire où des policiers ont abattu un homme et une femme ne présentant pas de danger, a déclaré : « Il y a une différence entre pouvoir utiliser une arme à feu et devoir utiliser une arme à feu« .
Le décompte de ces morts laisse par ailleurs apparaitre des catégories particulières. Ainsi, une large proportion de personnes handicapées mentales ou souffrant de troubles psychiatriques ont été tuées par les forces de l’ordre. On y trouve aussi une large représentation de la communauté noire (40% alors qu’ils ne représentent que 6% de la population totale). Certains ne représentant pas non plus une menace pour l’agent car tentant de fuir. On dénombre par ailleurs un certain nombre d’adolescents et d’enfants. Les personnes armées et présentant par là même une menace sont minoritaires dans ce sombre bilan, seulement 444 personnes sur les 1.100 recensées.
Un sentiment d’impunité de la part de la police et un ras-le-bol de la communauté noire
Les tensions sont très vives entre la communauté noire et la police. De nombreux noirs ont été tués par la police sans présenter de menace et sans être armés. Dans beaucoup de cas, le policier ne fait pas l’objet de poursuites.
Le cas le plus révélateur de cette triste réalité est celui de cet enfant noir de 12 ans abattu dans un parc alors qu’il portait un pistolet en plastique à la ceinture. Le grand jury a décidé de ne pas poursuivre le policier.