Enfants poignardés d’Annecy : le médecin ayant soigné les tout-petits témoigne

Le parc où à eu lieu le drameGoogle maps
Le 8 juin dernier, six personnes étaient blessées par un assaillant syrien : quatre enfants âgés de 22 à 36 mois et deux septuagénaires.
Le médecin Guillaume Mortament (également papa) a sauvé 3 enfants
Il y a plusieurs héros après le drame d’Annecy : il y a “l’homme au sac à dos”, Henri d’Anselme, et d’autres personnes qui ont courageusement repoussées l’assaillant syrien mais il y a également les médecins et Maryline une assistante maternelle à Annecy également ‘gendarme réserviste’.
On me dit que des tout-petits de 2-3 ans ont reçu des coups de couteau
Chef adjoint du service de réanimation pédiatrique de l’hôpital de Grenoble, Guillaume Mortamet, s’est confié dans les colonnes du Parisien : “On me dit que des tout-petits de 2-3 ans ont reçu des coups de couteau. On ignore combien ils sont et la gravité de leur blessure. L’un est, apparemment, dans un état critique. Toute l’équipe est sur le pont. L’espace d’un instant, je pense à mes enfants de 2 et 4 ans, qui ont le même âge“, raconte-t-il.
Des policiers aux gros biscoteaux en pleurs
Médecin réanimateur, Guillaume Mortamet part alors en hélicoptère en direction d’Annecy pour apporter son aide à 2 cousins gravement atteints qui ne peuvent pas être transportés. “Dès qu’on arrive, je suis aussitôt frappé par l’ambiance extrêmement lourde. (…) Il y a des policiers partout. Je me souviens de ces hommes aux gros biscoteaux, avec des mitraillettes à la main, qui étaient en pleurs“.
“Une fillette présente des lésions complexes. On décide d’un traitement, de la mettre sous perfusion, de faire une prise de sang et une échographie afin d’écarter un risque hémorragique ; stabilisée elle va être transportée vers Grenoble. Ma plus grande crainte, c’était qu’elle décompense dans l’hélicoptère ou qu’elle saigne à nouveau. C’est un moment très risqué : les tuyaux et les perfusions peuvent s’arracher. À côté de moi, la petite fille est inconsciente mais je lui parle tout le temps, je lui caresse les cheveux, en répétant : “Sois costaude, bats-toi, on va y arriver. On fait un travail difficile, j’ai sept ans d’expérience, mais on ne s’y habitue jamais“.
Sois costaude, bats-toi, on va y arriver
Autre héroïne : Maryline une assistante maternelle à Annecy également ‘gendarme réserviste’. Ce jour-là, elle se promène dans le parc avec trois des tout-petits qu’elle accueille. “En arrivant sur le parc, l’attaque était en cours… J’ai tout de suite pris les informations visuelles. Je me suis éloignée de la scène pour mettre les tout-petits hors de danger et j’ai donné l’alerte. En tant que gendarme réserviste, je sais quelles informations je dois donner aux collègues pour qu’ils déploient les bons moyens et les bons secours. C’est donc ce que j’ai fait. Il y avait du monde dans le parc, des classes de lycéens, des familles, des mamans, des touristes, des papis, des mamies… j’ai crié, dit qu’il était armé et qu’il fallait partir. Les motards sont arrivés en 4 minutes, ils ont été très rapides. Dès leur arrivée, je me suis dit que c’était bon, qu’ils allaient s’occuper de l’assaillant. Je suis donc repartie dans l’autre sens pour m’occuper des victimes”, a expliqué la jeune femme de 41 ans.