Enfants et médicaments : une posologie souvent dangereuse
La revue Prescrire tente de sensibiliser les lecteurs sur les risques encourus en cas d’un surdosage chez les enfants.
Dans le numéro de juin 2012, Prescrire tente de mettre en avant l’importance d’un conditionnement efficace. Dans les armoires à pharmacie, les bouchons ont souvent disparu, la notice n’est pas lue avec précision et l’emballage n’est pas adapté. Une étude a donc analysé 5 000 traitements depuis une trentaine d’années, elle révèle que « trop de conditionnements de médicaments pédiatriques sont source de pièges à éviter lors de leur usage ».
Les enfants ont parfois directement accès à ces armoires sans juger du danger auquel ils s’exposent. Les médicaments dans la ligne de mire de la revue Prescrire sont ceux présentant un liquide, ils sont facilement buvables et ont des conséquences dramatiques.
Le conditionnement, une source d’erreurs
Un mauvais conditionnement peut également engendrer une utilisation faussée. Le paracétamol est largement prescrit aux enfants pour la fièvre et les douleurs. Ce médicament est également le plus exposé aux surdosages se révélant toxique. En comptabilisant 203 problèmes survenus après une ingestion, montre que la majorité des enfants ont pris deux fois trop de comprimés. La situation peut s’avérer d’autant plus complexe notamment lorsque les fabricants proposent des cachets sucrés, fruités, acidulés ou encore pétillants. Les enfants peuvent les confondre avec des bonbons assez facilement.
Un dosage très difficile à respecter
Le dosage pour un enfant peut se révéler très compliqué notamment lorsqu’il faut se fier au poids. La cuillère fournie avec le médicament est souvent difficile à utiliser efficacement. Le pédiatre Rousseau explique qu’il est très compliqué d’expliquer aux parents la posologie exacte notamment avec les demi-cuillères. Ceux présentant une forme poudreuse sont encore plus difficiles à utiliser, l’enfant doit prendre parfois la moitié ou le quart d’un sachet. Les mesures sont très grossières et peuvent aisément engendrer un surdosage. Les notices présentes des incohérences, les AINS (Anti-inflammatoire non Stéroïdiens) sont interdits à partir du 6e mois de grossesse alors qu’il est vivement conseiller de ne pas les prendre dès le premier trimestre.
Face à ces nombreux problèmes, certains laboratoires ont tenté de proposer des dosettes prêtes à l’emploi comme le sérum physiologique. Les firmes sont donc invitées à suivre l’exemple en proposant de nouveaux conditionnements.