Endométriose : des femmes plus sujettes aux fausses couches
Une étude vient de démontrer que l'endométriose favorise les risques de fausse couche, en plus d'augmenter la probabilité pour les femmes atteintes d'être infertiles.
En France, plus de 10% des femmes seraient atteintes d’endométriose. Il s’agit là d’une maladie gynécologique se traduisant par de fortes douleurs ressenties aux niveaux du ventre, du dos ou des intestins, dans des périodes telles que les règles, l’ovulation ou un rapport sexuel.
Des maux qui en entraînent visiblement d’autres, comme le révèle l’étude d’une équipe de l’hôpital Cochin (Paris) dont les résultats sont parus dans la dernière édition en date de la revue Human Reproduction. On y apprend ainsi que l’endométriose favorise les risques d’infertilité et de fausses couches.
Étude : l’endométriose impliquée dans les fausses couches et l’infertilité
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs dirigés par le professeur Charles Chapron se sont intéressés de près aux réponses rendues dans un questionnaire préopératoire remis à 750 femmes. Ces derniers étaient suivies au service de gynécologie dans le cadre d’une intervention bénigne, comme le rapporte Pourquoi Docteur ?.
Sur ces 750 femmes, 284 se sont avérées atteintes d’endométriose. Les fiches que ces patientes avaient à remplir leur demandaient principalement d’indiquer si elles étaient déjà tombées enceintes, si elles avaient déjà eu recours à la FIV (fécondation in vitro) et si elles avaient déjà connu une fausse couche ou une infertilité.
Des recherches à venir sur les souris
Les scientifiques ont découvert que 29% des femmes victimes d’endométriose avaient déjà vécu un avortement précoce. Le groupe des patientes non atteintes par cette maladie aura quant à lui enregistré un taux de 19,4%. Pour le docteur Pietro Santulli, signataire de l’étude, “nous avons mis clairement en évidence l’existence d’un sur-risque de fausse couche précoce au premier trimestre de grossesse en cas d’endométriose”.
Un notable écart entre les deux groupes a également été constaté au niveau des épisodes d’infertilité déclarés par les patientes : 19,6% pour les femmes endométriosiques contre 12,3% pour les autres. Le docteur Santulli estime qu’il ne s’agit là que d’“une première étape” dans la recherche d’une meilleure compréhension de l’endométriose. Les prochaines études sur le sujet devraient d’ailleurs cibler des souris.