En prison, il continue de recevoir les PV de sa voiture saisie
Un automobiliste en prison depuis 2015 continue de recevoir les PV de sa voiture pourtant saisie et remise aux gendarmes. Son avocat a décidé d'alerter les médias suite à ses appels restés sans réponse du côté de l'État.
Depuis 2015, Malik K. est en cellule après avoir, le 10 juin de la même année, été arrêté à bord de sa voiture. Selon son avocat Me Jean-Louis Keïta, “on lui reprochait d’avoir monté une association de malfaiteurs pour éliminer des rivaux à Gardanne, pour des histoires de machines à sous”.
Le véhicule est saisi et remis en novembre 2014 à la section de recherche de la gendarmerie de Marseille, laquelle s’en sert alors comme voiture banalisée. Sauf que depuis, Malik continue de recevoir des PV pour excès de vitesse alors qu’il est toujours détenu, condamné à sept ans de prison pour “association de malfaiteurs en vue de préparer un crime”.
En trois ans, la mère d’un détenu a reçu plus de 10 PV pour la voiture de son fils
L’avocat de l’automobiliste pense dans un premier temps que cette situation s’explique par le caractère provisoire de la saisie. Mais après la condamnation définitive de son client le 30 juin 2017, les avis de contravention ne cessent d’être envoyés.
Auprès de franceinfo, Patricia, la mère du détenu chez qui ce dernier est domicilié, affirme “en [avoir] encore reçu deux la semaine dernière”. En l’espace de trois ans, elle dit en avoir réceptionné “plus de dix”, et que le non paiement de ces PV a conduit à un prélèvement à la source de 1.093 euros.
“Quand on alerte les médias, c’est mieux que les lettres recommandées”
Me Keïta a notamment tenté de contacter le Centre automatisé de constatation des infractions routières (Cacir) de Rennes pour faire modifier la carte grise de son client, qui n’a plus que deux points sur son permis de conduire aux dernières nouvelles. En absence de réponse de la part de l’État, l’avocat a décidé de passer par la presse pour braquer les projecteurs sur cette situation et espérer la faire ainsi débloquer : “Quand on alerte les médias, c’est mieux que les lettres recommandées”.
La gendarmerie de région a rappelé que depuis 2011, “il est possible d’utiliser des véhicules saisis en cours de procédure”. Au sujet de cette voiture qui continue d’être flashée alors que son propriétaire est en prison, “visiblement, [elle] fait partie d’une procédure qui n’est pas encore clôturée”.