En Iran, contre Charlie Hebdo, des caricatures de l’holocauste
En réponse à la caricature de Mahomet à la Une de Charlie Hebdo, l'Iran lance un concours de dessins raillant la Shoah.
L’initiative de cette compétition revient au centre culturel Sarcheshmeh et à la Maison de la caricature iranienne. Le “concours international de dessins sur l’Holocauste” a été lancé samedi, en protestation à la caricature du prophète Mahomet en Une du dernier Charlie Hebdo.
Les dessinateurs ont jusqu’au premier avril pour faire parvenir leurs dessins raillant la Shoah. A l’issue du concours, les trois premiers se verront remettre d’importantes sommes d’argent: allant de 10 000 à 7000 euros. Les travaux considérés comme les meilleurs seront exposés au Musée palestinien d’art contemporain de Téhéran et dans divers autres lieux de la capitale iranienne.
Déjà un concours en 2006
Ce n’est pas la première fois qu’un tel concours est organisé en Iran. En 2006, déjà,une première édition avait été lancée en réponse à la célèbre caricature du prophète portant une bombe dans son turban parue dans le Jyllands-Posten, au Danemark, et notamment reprise par Charlie Hebdo.
L’Iran, qui a condamné l’attentat mené par Chérif et Saïd Kouachi le 7 janvier dernier au journal satirique, a fait savoir que la caricature de Mahomet publiée en Une du journal une semaine après les événements était une «insulte» envers les musulmans et un «abus» de la liberté d’expression.
“En sachant que l’Occident est très sensible à propos de l’Holocauste, nous proposons de les tester sur ce sujet”, a déclaré Massoud Shojaei Tabatabaei, le directeur de la Maison de la caricature de Téhéran.
Remise en cause de la véracité de l’Holocauste
A propos de la date du premier avril choisie comme date butoir pour faire parvenir les caricatures, ce dernier aurait ajouté : “L’Holocauste est aussi le grand mensonge des sionistes pour occuper la Palestine”.
Depuis son élection en juin 2013, le président iranien “modéré” Hassan Rohani n’a eu de cesse de réconcilier son pays avec les communautés juives du monde, en tentant d’effacer le souvenir de son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad, qui avait notamment qualifié l’Holocauste de “mythe”.