En Amérique du Nord, trois milliards d’oiseaux ont disparu en 50 ans
Les oiseaux des campagnes sont les plus touchés, et 90% des pertes concernent 12 familles d’oiseaux. Réduction des prés et prairies, extension des terres agricoles, utilisation de pesticides les insectes sont mises en cause.
Ainsi, la population d’oiseaux s’est effondrée de 25% depuis 1970 en Amérique du Nord. C’est-à-dire, près de trois milliards de volatiles en moins dans la nature. Ce chiffre impressionnant a été estimé par une étude américaine, dont les résultats sont parus dans la revue Science.
Si les oiseaux des campagnes sont les plus touchés par cette disparition massive dans les airs, ceux des forêts et les généralistes présentent également un déclin.
90% des pertes pour 12 familles d’oiseaux
Plus précisément, neuf pertes sur dix concernent 12 familles d’oiseaux, dont moineaux et bruants, parulines (passereaux), merles ou chardonnerets jaunes. L’étude s’est basée sur le croisement de deux types de données. La première provient des relevés réalisés chaque printemps au moment de la saison de reproduction, et ce par des milliers de bénévoles. Tous utilisent la même technique de recensement depuis 1970 et qui est celle-ci : sur un itinéraire de route de campagne de 40 km, ils s’arrêtent tous les 500 mètres pendant trois minutes et comptent tous les oiseaux qui entrent dans leur champ de vision. Les chiffres sont ensuite compilés et analysés.
La seconde série de données est fournie par les relevés de 143 stations radars détectant de nuit les masses d’oiseaux pendant leur migration.
Une exception pour canards et oies
En revanche, oies et canards ont vu leur population augmenter. Selon l’ornithologue et co-auteur de l’étude Ken Rosenberg, de l’université Cornell et de l’American Bird Conservancy, c’est grâce à la prise de conscience des chasseurs qui ont suivi les mesures liées à leur protection.
Au-delà de cela de cette exception, comment expliquer cet impressionnant déclin ? Le spécialiste avance : “On observe la même chose partout dans le monde, l’intensification de l’agriculture et les modifications du paysage font pression sur ces populations d’oiseaux. Désormais, on voit des champs de maïs ou d’autres cultures jusqu’à l’horizon, tout est propre et mécanisé, il n’y a plus de place pour les oiseaux, la faune et la nature”. D’autres raisons sont aussi décrites, comme les chats laissés dehors, ou encore les fenêtres des habitations contre lesquelles les oiseaux viennent se jeter.