Électrosensibilité : un éclairage sur un handicap qui fait débat
Alors que le tribunal de Toulouse vient d'accorder le versement d'une allocation à une femme qui se disait atteinte d'électrosensibilité, voici quelques informations sur le sujet.
Derrière le terme d’électrosensibilité se cache tout simplement une sensibilité exacerbée (ou hypersensibilité) aux ondes électromagnétiques. Les personnes souffrant de ce syndrome présentent ainsi de sévères difficultés à vivre à proximité, notamment, de lignes électriques.
Et jusqu’à mardi dernier, jamais une personne se disant victime de ce mal n’avait pu bénéficier d’une prise en charge de l’État. Il y a deux jours, la situation a en effet évolué avec une décision de justice prononcée en faveur d’une plaignante qui présentait un lourd handicap, celui-ci découlant d’une électrosensibilité. Cette femme s’est ainsi vu accorder le versement d’une allocation pour adulte handicapé (AAH).
Toulouse : la justice accorde une AAH à une femme souffrant d’électrosensibilité
À cette occasion, nos confrères du Figaro nous livrent un regard informatif sur ce qui n’est cependant pas encore considéré telle une pathologie. Pour commencer, l’électrosensibilité implique l’impact supposé de divers champs magnétiques. On trouve les champs à basses ou extrêmement basses fréquences, concernant les lignes de transport, celles de distribution d’électricité ainsi que tout machine requérant cette énergie. Quant aux champs à hautes ou extrêmement hautes fréquences, ils ciblent la téléphonie mobile, la télévision, la radiodiffusion FM, les radars, les communications satellitaires de même que les fours à micro-ondes. Avec une intensité que l’on nous dit proportionnelle à la distance observée avec la source.
Alzheimer : un lien non établi mais une hypothèse non écartée
Et si la communauté scientifique a reconnu les effets néfastes d’une exposition prononcée à des champs magnétiques ou électriques, il convient d’ajouter que ce degré n’est pas fréquent au quotidien. En 2010, un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire indiquait que, bien qu’“aucune relation entre les champs magnétiques extrêmement basses fréquences et des pathologies autres que les cancers n’[ait] été établie”, “l’hypothèse de l’implication de ces champs dans les pathologies neurodégénératives (Alzheimer et sclérose latérale amyotrophique) ne peut être écartée”. Le professeur Gabrielle Scantamburlo, officiant à l’unité de psycho-neuroendocrinologie au CHU de Liège, recommande enfin aux éventuels victimes d’électrosensibilité de se soumettre à un examen médical complet chez leur médecin traitant. Et ce afin d’“identifier toute pathologie qui pourrait être responsable des symptômes”.