Écosse : des gènes mutants ne lui feraient plus ressentir la douleur
Des chercheurs britanniques viennent de révéler qu'une retraitée écossaise qui ne ressentait jamais la douleur devait son insensibilité à des gènes mutants. Ces scientifiques estiment que cette découverte pourrait notamment soulager la douleur post-opératoire.
Il y a quelques années, Jo C., Écossaise alors âgée de 65 ans, s’était fait examiner pour un problème au niveau de la hanche. Après avoir constaté que la patiente souffrait d’une sévère arthrite, les médecins avaient décidé d’une intervention chirurgicale.
Au terme de deux opérations, les médecins de l’hôpital Raigmore, à Inverness, ont estimé que le cas de cette sexagénaire ne ressentant quasiment pas de douleurs méritait des examens approfondis. Citée par The Independent (en anglais), la principale intéressée a déclaré qu’elle ne s’inquiétait jusqu’ici pas de cette forte tolérance : « Il y a quelques années, je ne savais pas qu’il y avait quelque chose d’inhabituel dans le fait que je ne ressentais que peu la douleur. Je pensais que c’était normal ».
Insensibilité à la douleur : un gène agissant sur un autre
Jo a alors été confiée à deux généticiens spécialistes de la douleur au sein de l’University College London et de l’Université d’Oxford. Ces scientifiques ont alors découvert deux mutations bien particulières. La première était intervenue au niveau du gène opérant l’hydrolase des amides d’acides gras dans les parties du système nerveux agissant sur la douleur.
La seconde mutation a quant à elle été observée sur un gène considéré jusqu’ici comme inutile. Et il est apparu que ce second gène agirait sur le premier jusqu’à réduire de manière sensible la douleur. La sexagénaire a au passage passé des tests d’anxiété et de dépression sans témoigner ces sentiments à des degrés notables.
La douleur postopératoire et la cicatrisation pourraient y gagner
Jo C. a de même rapporté s’être brûlée et coupée à de nombreuses reprises sans avoir mal, mais en sentant toutefois une odeur de brûlé, et que ces plaies guérissaient généralement en laissant de faibles cicatrices voire aucune.
Pour le docteur Devjit Srivastava, qui a diagnostiqué la patiente, « les résultats suggèrent une découverte inédite d’analgésique qui pourrait potentiellement offrir un soulagement de la douleur postopératoire et également accélérer la cicatrisation ».