E-cigarettes : une étude identifie des agents de refroidissement « potentiellement dangereux »
Une étude pointe du doigt la présence d’agents de refroidissement synthétique « potentiellement dangereux » dans les e-cigarettes.
L’offre de cigarettes électroniques continue d’exploser dans le monde. Ce petit dispositif ne cesse de séduire, de par ses goûts, mais aussi son prix par rapport au tabac. Une nouvelle étude publiée par l’American Thoracic Society vient cependant tirer la sonnette d’alarme suite au constat de niveaux « potentiellement dangereux » d’agents de refroidissement dans les e-cigarettes.
Des agents de refroidissement dangereux ?
Pr Sven Jordt, professeur de pharmacologie et de biologie du cancer à l’université de Caroline du Nord, entame tout d’abord ces travaux en soulignant : « Dans une étude antérieure, nous avons découvert qu’un agent de refroidissement synthétique, WS-3, a été ajouté à des cigarettes électroniques vendues en Europe, cela nous a amené à explorer si de tels agents sont également ajoutés aux cigarettes électroniques commercialisées aux États-Unis ».
Cette nouvelle étude est ainsi venue analyser des e-liquides, avec comme objectif d’identifier les différentes substances y étant présentes. Les chercheurs sont ensuite venus calculer la marge d’exposition (MOE), permettant de déterminer le risque associé à l’exposition au liquide de refroidissement synthétique lors de l’utilisation de la cigarette électronique. Ce critère peut ainsi établir d’éventuels effets toxiques ». Les auteurs soulignent ainsi que « lorsque le niveau de danger est dépassé, la FDA (aux États-Unis) ou l’OMS doivent examiner la sécurité du produit et conseiller les fabricants sur les étapes à suivre pour rendre le produit sûr à utiliser ».
Les résultats de la modélisation de la consommation de e-liquides vapotés effectuée par les chercheurs révèlent ainsi des MOE inférieurs à la marge de sécurité pour la plupart des niveaux de vapotage quotidien. Les auteurs expliquent ainsi que « des agents de refroidissement synthétiques ont été trouvés non seulement dans des produits aromatisés à la menthe ou au menthol mais aussi dans des produits aromatisés aux fruits et aux bonbons ».
En conclusion, le Pr Sven Jordt déclare que les mesures effectuées démontrent que « les utilisateurs de cigarettes électroniques inhalent WS-3 à des niveaux supérieurs à ceux considérés comme sûrs par l’OMS avec le potentiel de provoquer une toxicité organique, ces produits sont réglementés par la FDA en tant qu’additifs alimentaires, mais pas pour l’inhalation et les fabricants de cigarettes électroniques volent à l’aveugle en ajoutant ces produits chimiques ».