Drogues au volant : de nouveaux tests salivaires pour des contrôles plus rapides
Dans les semaines à venir, de nouveaux tests salivaires vont être mis en place pour permettre de détecter rapidement si un automobiliste a consommé du cannabis, de la cocaïne, des opiacés, de l'ecstasy ou encore des amphétamines.
Alors que, selon la Sécurité routière, 23% des morts observées sur la route en 2015 concernent des accidents ayant impliqué un conducteur sous l’emprise de stupéfiants, le ministère de l’Intérieur souhaite renforcer la détection de drogues au volant.
Cité par Le Parisien, un haut responsable de la Sécurité routière indique ainsi que « dans les prochaines semaines, les commissariats et les brigades de gendarmerie vont recevoir les nouveaux kits de tests salivaires ». Des tests qui permettront de repérer, et ce en l’espace de quelques minutes, si un automobiliste a absorbé du cannabis, de la cocaïne, des opiacés, de l’ecstasy ou bien des amphétamines.
Tests salivaires : le cannabis bientôt détectable au volant
Un policier explique par ailleurs une situation qui, jusqu’ici, néglige quelque peu les contrôles de stupéfiants au profit des contrôles d’alcoolémie (plus de 100.000/an pour les premiers contre plus de 11 millions/an pour les seconds) : « Alors que nous ne faisions quasiment pas de dépistage de la drogue au volant il y a dix ans, on mesure désormais systématiquement si le conducteur est sous l’emprise de stupéfiants lorsque le test d’alcoolémie est positif ».
La raison de ces tests doublés : des risques mortels multipliés par quinze en cas de consommation combinée d’alcool et de drogue.
Deux ans de prison pour alcool et drogue au volant
Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité routière, rappelle au passage que « beaucoup de conducteurs ne savent pas qu’il est interdit de conduire après avoir pris de la drogue et que c’est un délit passible de deux ans de prison ».
Didier Jayle, médecin addictologue et anciennement à la tête de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, signale par ailleurs que se limiter à la consommation de cannabis est déjà fortement préjudiciable une fois que l’on s’installe derrière un volant :
« Le seul fait de conduire sous l’emprise du cannabis double le risque d’être responsable d’un accident mortel car cela réduit la vitesse de réaction aux situations d’urgence et provoque des effets sur la vigilance. J’ai déjà entendu des chauffeurs routiers me dire qu’ils prennent du cannabis car on n’a plus le droit de boire. »