D’où vient l’expression “on n’est pas sorti de l’auberge ?”
Il est coutume d'employer l'expression "on n'est pas sorti de l'auberge" pour qualifier une situation n'étant pas près d'arriver à son terme. Mais pourquoi parle-t-on d'une auberge ici ?
Au rang des expressions certainement utilisées à de nombreuses reprises, “on n’est pas sorti de l’auberge” se distingue particulièrement des autres. Mais à l’instar de ces expressions que l’on emploie pour ainsi dire machinalement, la question de son origine ne se pose pas de manière systématique. Pourtant, à bien y réfléchir ne serait-ce qu’une poignée de secondes, il apparaît curieux de mentionner une auberge pour parler d’une situation interminable.
“On n’est pas sorti de l’auberge” : une macabre origine
On ne s’accorde pas sur une seule et même origine à cette expression. La plus saisissante a trait à l’affaire de “l’auberge rouge” où, au début du XIXe siècle, de nombreux clients s’étaient fait assassiner dans une auberge de Peyrebeille, en Ardèche. Et ce sont les gérants de l’établissement qui les auraient conduits à une mort certaine. Cette explication tend donc à présenter l’auberge comme un lieu d’où il est difficile de sortir. À noter qu’un film inspiré de cette affaire avait vu le jour en 1951. Réalisé par Claude Autant-Lara, L’Auberge rouge avait en tête d’affiche un Fernandel dans le rôle d’un moine.
Un éloquent synonyme
L’autre possible origine de l’expression “on n’est pas sorti de l’auberge” n’est pas éloignée de la première. D’une part car elle date la même époque, soit dans les années 1800, et d’autre part car elle considère le terme “auberge” tel le synonyme argotique de “prison”. Et tout comme l’auberge de Peyrebeille, la prison n’est pas un endroit où l’on souhaite être enfermé, en n’offrant que peu de fenêtres de sortie.