D’où vient l’expression “faire porter le chapeau” ?
L'expression "faire porter le chapeau" traduit l'idée d'une personne accusée à tort. Mais pourquoi est-il question d'un chapeau ici ?
Les auteurs de méfaits, dans la plupart des cas, ne cherchent pas à être connus. Et pour que leur identité ne soit jamais révélée, une efficace tactique consiste à déplacer les soupçons sur une autre personne. C’est ce qui s’appelle “faire porter le chapeau”. Une expression devenue courante, mais que l’on n’arrive pas toujours à expliquer. En effet, en quoi placer un chapeau sur quelqu’un lui retirerait de la crédibilité ?
“Faire porter le chapeau” : une expression datant du XVIe siècle
Pour comprendre le sens profond de l’expression, il convient de remonter au XVIe siècle. Une époque où le chapeau porté avait une signification bien plus importante qu’aujourd’hui, au point où l’on pouvait dire “montre-moi ce que tu portes sur la tête, je te dirai qui tu es”. Ainsi, selon le couvre-chef arboré, le statut social d’une personne pouvait être défini, ou du moins, supposé. Au XVIIe siècle, l’expression “mettre un chapeau à quelqu’un” voyait le jour. Elle introduisait déjà une notion négative, puisque traduisant une médisance sur autrui. La personne ciblée voyait sa réputation entachée, et pas forcément à raison.
La forme définitive récemment adoptée
En ce temps, les gens les plus aisés portaient des chapeaux, et la classe populaire des casquettes. Dans l’inconscient collectif, il apparaissait déjà plus facile pour une personne haut placée de parvenir à léser plus bas que soi. C’est au XXe siècle, soit finalement assez récemment, que l’expression est devenue celle que l’on connaît de nos jours. Et en plusieurs décennies, rien n’a vraiment changé : les chapeaux restent majoritairement portés par des gens aux moyens suffisants.