Dordogne : condamnés car les grenouilles de la mare font trop de bruit
Un couple vivant non loin de Périgueux vient d'être condamné par la cour d'appel de Bordeaux à combler leur mare. En cause, les coassements de grenouilles jugés gênants par leurs voisins.
Annie et Michel Pecheras, un couple de Gringols (Dordogne), vient d’être condamné en appel à procéder au comblement de leur mare d’une surface de 300 mètres carré. Leurs voisins, situés à 10 mètres de celle-ci, se plaignaient du coassement des grenouilles y vivant.
Le couple n’entend pas en rester là, et espère que la cour de Cassation saura leur donner raison, eux qui arguent de l’utilité du plan d’eau.
Grenouilles trop bruyantes ? Les époux Pecheras contre-attaquent
L’affaire commence en 2012, rapporte FranceBleu, quand les voisins du couple commencent à se plaindre du bruit des batraciens. “C’est vrai que ça fait du bruit, mais il n’y a pas plus d’une trentaine de grenouilles, il ne faut pas exagérer. On est à la campagne, c’est malheureux de ne pas pouvoir supporter le bruit des animaux”, déplore M. Pecheras.
Annie, quant à elle, ne peut se résoudre à l’éventuelle disparition de ce qu’elle appelle son “paradis” : “Je ne comprends pas que l’on puisse s’en prendre comme cela à nous alors qu’on vit paisiblement dans ce village”.
Objectif : faire reconnaître l’utilité de la mare
Pour le couple, les espoirs se portent sur la cour de Cassation. Avec un argument, celui de faire reconnaître l’utilité de la mare : “Si les pompiers doivent venir éteindre un feu, c’est le point d’eau le plus proche”, cite par exemple Michel.
Une association de protection de la nature a même été contactée, et son porte-parole Michel Giraud s’est logiquement rangé du côté du couple : “Une mare c’est une zone humide et c’est très important pour la biodiversité et les grenouilles sont très importantes, même si je reconnais que leur coassement peut être pénible, mais cela dure deux mois…il faut arrêter de vouloir aseptiser la nature !”. Si jamais les Pecheras venaient encore à être déboutés, la radio locale indique qu’ils pourraient être contraints à verser quelques milliers d’euros à leurs voisins, lesquels selon Michel “ne sont jamais venus” lors des différentes tentatives de conciliation.