Le don du sang bientôt rémunéré en France ?
Suite à la fin du monopole de l'établissement français du sang, les dons du sang pourraient bientôt être rémunérés en France.
Et si donner un peu de son sang devenait un moyen d’arrondir les fins de mois ? A compter de cette année, il sera peut-être possible de donner de son sang en France moyennant quelques euros. La cause ? L’établissement français du sang (EFS) qui collectait les dons du sang depuis plus de 17 ans, et ce gratuitement, n’a plus le monopole de la collecte du sang. L’ouverture à la concurrence devrait très probablement entrainer une modification du modèle économique, laissant place à un marché qui ouvrira la porte à une rémunération.
Pour comprendre cette ouverture, il faut se tourner vers la Suisse, et le groupe Octopharma qui a obtenu de la France, une autorisation de mise sur le marché de son produit « Octaplas », un plasma SD. Jusque-là, l’EFS avait le monopole suite au scandale des sangs contaminés dans les années 90 et utilisait également un plasma « SD ». Pour le groupe Octopharma, cette rémunération pourrait aller jusqu’à 50 euros par don comme il le fait déjà massivement dans des pays comme la Chine, les Etats-Unis où encore l’Allemagne.
Don du sang rémunéré : les syndicats français protestent
Suite à cette prochaine ouverture sur la concurrence, plusieurs syndicats de l’EFS s’étaient mis en grève pour « obtenir des réponses et des engagements pour l’avenir de l’EFS et des emplois». Ces derniers craignent que « 500 à 1200 emplois » pourraient être supprimés à l’EFS. Il faut dire que malgré cette méthode, le don gratuit revient plus cher que le don rémunéré, à cause des opérations de communication, et des opérations de campagne de prélèvement.
Un marché sanguinolent de 12 milliards de dollars
Déjà pratiqué dans plus de 70 pays dans le monde, le marché du don du sang rapporterait environ près de 12 milliards de dollars. Un marché lucratif qui rappelle que « 40 % des médicaments dérivés du sang achetés par les hôpitaux français sont composés de sang de donneurs rémunérés » selon le député PS de l’Isère Olivier Véran.