Doctoresse agressée à Châtellerault : “On ne respecte plus le médecin”
Vendredi après-midi à Châtellerault, une doctoresse a été agressée au visage dans la salle d'attente de son cabinet. Et un confrère de confirmer que "cela fait déjà assez longtemps" que la profession n'est plus respectée.
Trois jours après les faits, les circonstances de cette attaque, survenue à Châtellerault (Vienne) apparaissent toujours inconnues. Toujours est-il que vendredi après-midi, une doctoresse a été agressée au visage par un homme dans la salle d’attente de son cabinet. Dans sa chute, sa tête a heurté un bureau, ce qui a motivé son hospitalisation.
Le docteur Duclos, président du conseil départemental de l’Ordre des médecins de la Vienne, a depuis communiqué sur une amélioration de l’état de la doctoresse, qui avait d’abord été jugé critique. Beaucoup de médecins du département ont témoigné leur soutien à la victime, et prévoient désormais d’organiser une journée “Santé morte” dans la Vienne.
Châtellerault : la doctoresse agressée va mieux
Dans un témoignage publié sur BFMTV.COM, le médecin généraliste à Poitiers Philippe Boutin, également vice-président de l’Union régionale des professionnels de santé d’Aquitaine, n’apparaît pas tellement étonné par ce drame :
“Nous nous attendions à avoir ce type de problème, peut-être pas aussi violent, aussi brutal. Mais nous ne sommes vraiment pas surpris parce que quotidiennement nous faisons face à ce type de manifestation. Nous sommes confrontés à des retards, des agressions verbales, des impolitesses vis-à-vis du personnel, des gens vindicatifs, qui veulent tout, tout de suite, qui arrivent aux rendez-vous sans leurs papiers, sans leur carte Vitale et qui veulent être pris tout de suite. On ne respecte plus le médecin. Et malheureusement, cela fait déjà assez longtemps.”
Une journée “Santé morte” pour un “électrochoc”
Le docteur Boutin considère donc qu’une journée “Santé morte”, en dépit de ce qu’elle implique, peut amener la population à prendre sensiblement conscience du malaise ressenti par la profession :
“Une journée santé morte, c’est une absence de réponse ambulatoire, une absence de réponse libérale sur le terrain: pas de généralistes, pas de spécialistes, pas de radiologues, de biologistes. Seules les urgences seront ouvertes. Une telle mobilisation pour faire un électrochoc au niveau de la population, pour montrer à quel point il est important qu’il y ait du respect, qu’on ne soit pas en conflit permanent”.