Disney accélère sur l’IA, la fronde artistique s’organise

La créatrice de la série animée The Owl House a vivement critiqué Disney concernant son recours à l’intelligence artificielle. Ce désaccord met en lumière les tensions croissantes autour de l’utilisation des nouvelles technologies dans l’industrie du divertissement.

Quand Disney parie sur l’intelligence artificielle

Ces derniers jours, les ambitions de Disney en matière d’intelligence artificielle n’en finissent pas de susciter le débat. À l’occasion d’une récente conférence financière, le PDG du groupe américain, Bob Iger, a révélé ses intentions : « L’IA va permettre une expérience plus engageante sur Disney+, en offrant aux utilisateurs la possibilité de créer et consommer des contenus générés par eux-mêmes — principalement sous forme courte ». Un tournant technologique que la direction voit comme un potentiel « phénoménal », aussi bien pour dynamiser ses plateformes que pour stimuler la créativité du public.

Dana Terrace hausse le ton contre son ancien studio

Mais cette orientation ne fait pas l’unanimité. À commencer par Dana Terrace, la créatrice acclamée de la série animée The Owl House. À la suite des annonces de Bob Iger, elle n’a pas mâché ses mots sur les réseaux sociaux, allant jusqu’à recommander à ses fans : « Désabonnez-vous de Disney+. Piratez Owl House. Je m’en fiche. J’emmerde l’intelligence artificielle ». Un message radical, qui résonne dans une communauté déjà très attachée au travail de la réalisatrice.

Une position qui confirme des tensions durables

Loin d’être une déclaration isolée, cette prise de position s’inscrit dans une relation tendue avec la maison mère du divertissement. Récemment, Dana Terrace, tout juste auteure d’un pilote original baptisé The Knights of Guinevere, avait déjà mis les choses au clair quant à un éventuel retour de son univers phare : « Je ne veux pas d’une saison 4 de The Owl House, ni centrer ma carrière sur un seul projet. Si jamais ça changeait, vous l’entendriez directement de moi. »

L’intelligence artificielle divise artistes et studios majeurs

Le contraste entre les perspectives des grands studios et celles des créateurs s’accentue donc. Pour résumer ce clivage :

• Les dirigeants voient dans l’IA un outil créatif et économique.
• Les auteurs redoutent uniformisation et perte d’identité artistique.
• La réaction du public reste mitigée et souvent solidaire des artistes.

Alors que le débat se poursuit, difficile de prédire si la vision technophile de Disney convaincra ou accentuera le fossé avec ses talents historiques – mais une chose est sûre : le secteur ne manquera pas de rebondissements à mesure que les studios avancent à tâtons dans l’ère de l’IA.