Discrimination à l’embauche : le gouvernement publie une étude accablante pour les entreprises françaises
Le ministère du Travail publie le résultat d’un testing sur 40 grandes entreprises sur les discriminations à l’embauche. Le constat est accablant pour certains employeurs.
Si vous portez un nom et un prénom à consonance maghrébine, il y a de fortes chances pour que votre CV passe à la trappe auprès de certains recruteurs.
C’est le résultat très dérangeant d’une étude dévoilée aujourd’hui par le ministère du Travail qui avance que les profils des candidats maghrébins seraient victimes de discrimination dans les grandes entreprises.
Envoi de faux CV
Les résultats de cette enquête réalisée par le cabinet ISM Corum ont été détaillés aujourd’hui par la ministre du Travail Myriam El Khomri et publiés sur le site du ministère. Pour tester l’éventualité d’une discrimination à l’embauche auprès de 40 entreprises de plus de 1000 salariés, ISM Corum a répondu d’avril à juillet 2016 à 1500 offres d’emplois avec des CV sous différentes identités.
Signature d'une convention avec le @Defenseurdroits: ensemble contre les #discriminations dans l'#emploi. pic.twitter.com/lOAyGIJDPr
— Myriam El Khomri (@MyriamElKhomri) December 12, 2016
À chaque offre publiée par l’une des 40 entreprises, deux CV au parcours et aux qualités « rigoureusement équivalentes » (sexe, âge, lieu de résidence, nationalité française, expérience, formation) étaient envoyés. Seuls les noms et prénoms changeaient : d’un côté un nom « à consonance hexagonale » et de l’autre à un nom à consonance « maghrébine ».
30 % de discrimination
Le résultat est sans appel puisque 12 des 40 entreprises testées se sont rendues coupables de discrimination envers les candidatures « maghrébines ». 47 % des candidatures « hexagonales » ont obtenu un entretien d’embauche, contre seulement 36 % des candidatures « maghrébines ». Un écart qui reste stable pour les hommes comme pour les femmes et pour les postes d’employés comme pour les postes de cadres. Dans 71 % des cas, les deux candidatures ont connu le même sort soit aucune réponse (33 %), un refus (11 %) ou une réponse positive (27 %).
Les entreprises coupables de discrimination ont été invitées au ministère du Travail pour s’expliquer. Elles ont jusqu’à la fin janvier 2017 pour mettre au point des plans d’action contre ces discriminations.