Deux modérateurs victimes de stress post-traumatique portent plainte contre Microsoft
Dans leur mission, les modérateurs de contenus web sont souvent confrontés à des images violentes. Deux d'entre eux attaquent leur ancien employeur, Microsoft.
Jenry Soto et Greg Blauert étaient tous deux modérateurs pour Microsoft. Chargés de contrôler les contenus mis en ligne sur différentes plateformes, ils ont été souvent confrontés à des images très violentes comme des viols, des meurtres ou de la pédopornographie.
Estimant que leur ancien employeur n’a pas pris de mesures visant à les soutenir psychologiquement, ils ont porté plainte le 30 décembre dernier.
Des contenus “inhumains et répugnants”
En continu, les deux employés voyaient défiler devant leurs yeux des contenus “inhumains et répugnants”, des “agressions sexuelles indescriptibles” ou encore de l’“ultra-violence”. Jenry Soto dit souffrir désormais de dépression, d’“attaques de panique” et d’“hallucinations visuelles”. Pire, il affirme ne pas pouvoir être en présence d’enfant, y compris son fils, assailli qu’il est par les images mentales de “violentes agressions d’enfants dont il a été témoin”.
Quant à l’autre plaignant, Greg Blauert, le “syndrome de stress post-traumatique” est évoqué. Selon lui, alors qu’il avait alerté Microsoft au sujet de ses problèmes, la société lui aurait conseillé d’“aller fumer”, de “se balader” ou de “jouer à des jeux vidéos afin de se distraire”.
La défense de Microsoft
Le géant de l’informatique affirme à plusieurs médias prendre “au sérieux sa responsabilité de supprimer et de signaler les images pédopornographiques partagées sur ses services, tout comme la santé et la résilience des employés qui s’acquittent de cette tâche importante”.
En outre, Microsoft affirme que ces employés spéciaux sont, quand ils le demandent, assignés à d’autres fonctions, et suivis psychologiquement. Et qu’elle utilise des techniques pour “réduire le réalisme des images” (contenus rendus flous ou filtrés).