Des briques bio à base d’urine pour remplacer béton et terre cuite
Ce sont des chercheurs sud-africains qui ont mis au point cette alternative écologique aux matériaux de construction traditionnels.
Certes, les recherches dans ce domaine très précis n’en sont encore qu’à leurs débuts. Mais Deux étudiants et un professeur de l’Université du Cap, en Afrique du Sud sont parvenus à créer une brique à partir d’urine humaine.
Le professeur en ingénierie chimique Randall a indiqué à l’AFP : « J’ai toujours été curieux de savoir pourquoi nous n’utilisions pas l’urine comme cela ».
Non, cela ne sent pas mauvais
À ce jour, les briques sont cuites dans des fours à 1.400 degrés, ce qui constitue une source importante de CO2. Mais dans le cas de ce nouveau matériau, elles sont « cultivées » dans du sable où sont semées des bactéries produisant une enzyme appelée uréase.
UCT will host a public lecture on how the world’s first bio-bricks, made from urine, were created. Dr Dyllon Randall will answer questions from how the bio-bricks were conceptualised, to whether they are commercially viable and if they smell. Join us on 15 November 2018. pic.twitter.com/LF9FoazO7e
— UCT (@UCT_news) November 13, 2018
Cette dernière entre ensuite en interaction avec l’urée pour donner quelque chose qui se rapproche du ciment. Une fois moulé, le matériau sèche à température ambiante. Un temps de séchage qui permet à l’odeur d’ammoniaque caractéristique de l’urine, de se dissiper.
Un procédé calqué sur celui du corail
Mais, tempère le Pr. Randall, « Nous sommes très loin d’une véritable commercialisation. Actuellement nous avons besoin de 20 à 30 litres pour créer une brique de taille standard. Cela paraît effectivement beaucoup, mais l’urine est constituée d’eau à environ 90% ».
Cependant, il reste très optimiste : « Nous cherchons comment réduire le volume d’urine nécessaire pour faire une brique et je suis sûr que d’ici quelques années nous aurons de bien meilleurs résultats ».
Notons enfin que des briques bio sont déjà produite aux Etats-Unis, mais avec de l’urine de synthèse. Dans le cas sud-africain, elle est 100% humaine.