Dépression : une détection précoce grâce à un bracelet ?
À compter de février, une expérimentation prévue pour être lancée dans un hôpital parisien vérifiera l'efficacité du port d'un bracelet dans la détection précoce de la dépression.
À terme, il pourrait être possible de prévenir la dépression grâce à la détection de ses premiers signes par un bracelet connecté. Mais avant de pouvoir éventuellement voir ce scénario entrer en application, une expérimentation va prendre place à compter de février prochain à l’hôpital Saint-Antoine, situé dans le XIIe arrondissement de Paris.
Le psychiatre Philippe Nuss, qui supervisera cet essai, a expliqué à nos confrères du Parisien que “ce bracelet vise à donner l’alerte quand la santé psychique flanche.” De quelle façon ? Par des capteurs qui vont récupérer moult données physiologiques et comportementales telles la tension artérielle, la température corporelle mais aussi la durée du sommeil, l’acidité de la peau et le rythme respiratoire.
Détection de la dépression : l’expérimentation d’un bracelet connecté dès février
En cas d’anomalie repérée dans l’algorithme ainsi constitué, le médecin sera sollicité pour déterminer l’origine du problème. M. Nuss ajoute d’ailleurs à ce sujet que “ce bracelet nous aidera à faire le tri. Et si c’est alarmant, cela permettra une meilleure prise en charge.” En France, on considère que près de 20% de la population est concernée des épisodes de dépression plus ou moins longs.
“Cela peut aussi déculpabiliser le patient”
Le psychiatre précise que les avantages du bracelet sont multiples : “Cela peut aussi déculpabiliser le patient, car la dépression, ce n’est pas que dans la tête, elle engendre de vraies douleurs physiques. Aujourd’hui, on sait que ce n’est pas qu’une simple histoire de neurotransmetteurs qui fonctionnent mal, de signaux chimiques perturbés. En fait, plusieurs zones du cerveau sont concernées et il y a une anomalie de distribution de l’information entre elles. Ce bracelet permet de déterminer à quel type de dépression on se trouve confronté.” Si l’efficacité de ce système venait à être confirmée, les patients pourraient alors faire l’économie de traitements pas toujours adaptés. Ainsi, pour l’épidémiologiste Bernard Bégaud, “la dépression est sous-diagnostiquée. D’un côté, on prescrit trop de benzodiazépines, de l’autre, pas assez d’antidépresseurs. Et quand c’est le cas, un patient sur deux en prend à tort !”