Le déficit public espagnol au-delà des engagements
Madrid prévoit un déficit budgétaire de 3,6% pour 2017, soit un demi-point de plus que prévu. La croissance est également revue à la baisse.
L’Espagne est dans le viseur de Bruxelles depuis que le gouvernement a revu à la hausse ses prévisions de déficit public pour l’année prochaine, soit 3,6% contre 3,1% initialement prévu.
En remettant ce budget, certes provisoire, à la Commission européenne, Madrid risque une nouvelle fois des sanctions.
Le blocage politique pour justifier le futur déficit
Samedi, Bruxelles pouvait lire dans le rapport remis par le ministre de l’Economie, la justification du gouvernement pour expliquer ce “dérapage”. Il serait la suite de la situation du gouvernement sortant, chargé des affaires courantes après pas moins de dix mois de blocage politique. De fait, il ne peut effectuer de coupes budgétaires ni encore augmenter les dépenses.
L’AFP, qui a pu consulter ce rapport, indique que ce dernier “reconnaît que les mesures envisagées par le gouvernement ne seront pas suffisantes et ‘devront être nécessairement complétées par le nouveau gouvernement'”. Depuis le début de la crise économique en 2008, chaque année a été marquée par un dépassement de l’objectif de déficit public. Bruxelles a menacé plusieurs fois de sanctions comme la suspension des fonds structurels destinés au pays, dans le cas où il ne respectait pas ses engagements.
Une croissance revue à la baisse
En outre, la croissance du Produit intérieur brut est revue à la baisse (2,9%) quand la banque centrale en attendait 3,2%. Quant au taux de chômage, il devrait s’établir, selon Madrid, à 19,7% en 2016 et 17,8% en 2017.
Quant au blocage politique qui prévaut depuis que le parti conservateur de Mariano Rajoy a perdu sa majorité absolue après les législatives de 2015, il pourrait s’arrêter dans le cas où les députés du Parti socialiste décidaient de s’abstenir pour permettre à Rajoy de former un gouvernement.