Dans le monde, des dépenses militaires à la hausse
En 2018, les États ont dépensé 1.822 milliards de dollars, et deux pays tirent tout particulièrement ce montant global vers le haut.
Dire que les dépenses militaires ont explosé peut être malvenu, mais c’est le terme qui convient. Ainsi en 2018, ces dépenses ont augmenté de 2,6% par rapport à l’année précédente, pour atteindre 1.822 milliards de dollars.
Il s’agit du niveau le plus haut depuis 1988, d’après l’étude annuelle de référence publiée ce lundi par le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri).
Chine et États-Unis à la manœuvre
Le Dr Nan Tian, chercheuse au programme AMEX (SIPRI Arms and Military Expenditure), explique : “En 2018, les États-Unis et la Chine représentaient la moitié des dépenses militaires mondiales”. Quant à Aude Fleurant, responsable du programme des armements, elle précise que “La hausse dans les dépenses américaines s’explique par la mise en oeuvre, à partir de 2017, de nouveaux programmes d’acquisition d’armes sous l’administration Trump”.
En ce qui concerne les États-Unis, 2018 était la première année de hausse des dépenses depuis sept ans. Avec la Chine, ils sont tout en haut du Top 5, suivis dans l’ordre par l’Arabie saoudite, l’Inde et la France.
La Russie quitte le Top 5
En revanche, la Russie sort du haut du classement (6e), en raison d’une baisse continue de son budget militaire depuis 2016. Les sanctions économiques imposées depuis cinq ans par les pays occidentaux à la Russie, en lien avec le conflit ukrainien, ont amoindri le budget militaire.
Mais d’autres pays en Europe centrale ont eux augmenté leurs dépenses en la matière. Citons la Pologne (+8,9% en 2018), l’Ukraine (+21%), tout comme la Bulgarie, la Lettonie, la Lituanie et la Roumanie (de 18% à 24% pour ces derniers).
Pieter Wezeman, chercheur senior du programme SIPRI AMEX, explique : “Les augmentations en Europe centrale et orientale sont en grande partie dues à la perception croissante d’une menace venant de la Russie. Et en dépit du fait que les dépenses militaires russes ont diminué au cours des deux dernières années”.